La ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, Elisabeth Borne, est à Quimper ce lundi. Elle a rendez-vous avec des entrepreneurs de la région pour évoquer les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19 et les outils mis en place pour relancer la croissance et l’emploi.
Rêvez, osez, entreprenez ! Tel est le mot d'ordre lancé par la Banque Publique d'Investissement (BPI), qui sillonne le littoral français pendant l'été. En escale à Quimper, le Big Tour de la BPI ambitionne de "faire découvrir tout le savoir-faire entrepreneurial français...Le Big Tour sert à montrer toutes les richesses de nos différentes industries, nos innovations, les nouvelles technologies, toutes les forces vives du moteur France réunies sous un même étendard."C'est donc sur fond de volontarisme qu'Elisabeth Borne vient rencontrer à cette occasion les entrepreneurs de la région, pour échanger avec eux sur les conséquences économiques du confinement et sur les stratégies de relance de l'activité et de l’emploi.
Un plan d'aide massif
La pandémie de Covid-19 a fait dégringoler la plupart des indicateurs économiques, et pour éviter que la crise ne se transforme en marasme, l'État mais aussi la Région Bretagne ont multiplié les mesures de relance et les plans de soutien aux entreprises. Pour faire face à la baisse brutale de chiffre d'affaires de nombre d'entre elles, la Région Bretagne a débloqué 141 millions d'euros, sous diverses formes: aides directes, prêts à taux zéro, garanties d'emprunts bancaires...Ainsi, le Prêt Rebond, doté de 5 millions d'euros, en partenariat avec la BPI, permet aux Petites et Moyennes Entreprises (PME) de bénéficier d'un prêt à taux zéro de 10.000 à 200.000€ si leurs perspectives de reprise d’activité nécessitent un surcroît d'endettement.
Les Très Petites Entreprises (TPE), elles, peuvent se tourner vers le Fonds COVID-Résistance, doté de 27,5 millions d'euros. Cofinancé par la Région, les 4 départements, les 60 intercommunalités en Bretagne et l’association des Iles du Ponant, ainsi que la Banque des Territoires, le Fonds COVID-Résistance accorde des prêts à taux zéro aux TPE, indépendants et associations ayant un besoin de trésorerie que les banques refusent de couvrir.
Les TPE, associations, micro-entrepreneurs, professions libérales, artisans, commerçants et indépendants ont pu aussi bénéficier (jusqu'au 31 juillet) d'une aide du Fonds national de solidarité, pouvant atteindre 10.000 euros pour les entreprises les plus en difficulté. Un Fonds auquel la Région Bretagne a contribué à hauteur de 21 millions d'euros.
Les aides de l'Etat, plus substantielles encore, se déclinent en Bretagne sous forme de reports de cotisations sociales et d'échéances fiscales, de prêts garantis, ou encore d'extension de la durée de l’activité partielle jusqu’à la fin du mois de septembre pour soutenir l'emploi dans certains secteurs particulièrement touchés comme l'hôtellerie-restauration, où le nombre de salariés en chômage partiel reste à un niveau élevé : 40 000.
Des signes de reprise encourageants
Toutes ces dispositifs ont joué à plein leur rôle d'amortisseur de la crise: selon une enquête de la BPI, près de la moitié des PME jugent leur trésorerie "suffisante" pour affronter la crise, tandis que 39 % estiment que les mesures de soutien ont rendu les difficultés "surmontables". 51 % des PME ont eu recours au prêt garanti par l’État.Une autre enquête menée par la Chambre de Commerce et d'Industrie de Bretagne auprès des entrepreneurs de la région montre que ces mesures ont permis de les rassurer: alors même que tous les indicateurs de chiffre d'affaires et de rentabilité plongent au premier semestre 2020, ceux-ci se disent confiants dans une reprise économique à moyen terme.
Dans un rapport sur les impacts économiques de la crise sanitaire en Bretagne, L'INSEE aussi note une nette reprise des échanges entre la Bretagne et l'étranger à la mi-mai: les importations se sont vivement redressées, en augmentation de 68 % par rapport à la dernière semaine de confinement, de même que les exportations, en hausse de 53 %. Lors des semaines suivantes, les échanges se sont plutôt stabilisés, à un niveau moyen hebdomadaire inférieur d’environ 20 % à celui des deux premières semaines de mars.
Enfin, l'un des signes les plus tangibles du réveil de l'économie est le redémarrage des dépenses des ménages: les utilisations de cartes bancaires attestent d'un quasi retour à la normale dès le mois de juin.