Enquête ouverte sur les bébés sans bras : un Breton envisage aussi de porter plainte

Une enquête préliminaire sur le cas d'un bébé né dans l'Ain sans doigts à la main droite a été ouverte à Marseille, la première portant sur les malformations au bras touchant des enfants à la naissance dans plusieurs départements.

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Le pôle santé publique du parquet de Marseille a ouvert une enquête préliminaire pour "mise en danger de la vie d'autrui" et "blessures involontaires avec incapacité supérieure à trois mois", indique le procureur de la République à Marseille, Xavier Tarabeux, confirmant une information du Parisien-Aujourd'hui en France.

Elle fait suite à la plainte formulée en août par les parents de Louis, né en 2012. Il s'agit de la première déposée dans l'affaire des cas groupés d'enfants nés avec une malformation des membres supérieurs.
 

"C'est un premier pas important vers la manifestation de la vérité"


L'agénésie transverse des membres supérieurs (ATMS) se caractérise par l'absence de formation d'une main, d'un avant-bras ou d'un bras au cours du développement de l'embryon. Vingt cas groupés d'enfants atteints par cette infirmité ont été signalés dans trois départements, l'Ain, la Loire-Atlantique et le Morbihan.

"C'est un premier pas important vers la manifestation de la vérité", réagit Me Fabien Rajon, l'avocat lyonnais des parents de Louis. "Le dossier méritait d'être confié à des enquêteurs sans parti pris et dans le respect de la présomption d'innocence" car, a-t-il ajouté "nous ne nous satisfaisions pas des conclusions de l'Anses et de Santé publique France".
 

"Une vraie enquête" 


"Je suis ravie d'apprendre qu'il y aura une vraie enquête ! Nous dénonçons depuis des mois l'absence d'impartialité et d'indépendance avec la mise en place des comités sous contrôle de Santé Publique France et de l'Anses", renchérit Isabelle Taymans-Grassin, médecin généraliste et mère de Charlotte, née en 2012 à Guidel (Morbihan) sans main gauche.

"Nous avons demandé des enquêtes de terrain qui n'ont jamais eu lieu", a-t-elle dénoncé, faisant part de sa "déception de voir que sans cette voie judiciaire tout ce dossier était en train de se clore sans aboutir".

"C'est positif, ça montre qu'il y a quelque chose de suspect. Il y a l'espoir que ça permette d'aller plus loin, avec une enquête de gendarmerie. Ça montre que notre mobilisation, ce n'est pas seulement des élucubrations", s'est aussi félicité Samuel Bernard, le père d'Aliénor, née elle aussi à Guidel, assurant "réfléchir" à déposer une plainte lui aussi.
 

Mise en place de comités


En octobre 2018, l'organisme Santé publique France avait indiqué n'avoir identifié aucune cause pour les cas suspects et avait notamment estimé qu'il n'y avait pas d'"excès de cas" dans l'Ain. Face aux inquiétude des familles des enfants touchés par cette malformation, deux comités avaient été mis en place en février 2019, l'un pour tenter d'en déterminer l'origine, l'autre pour dialoguer avec les familles.
 

Ce dernier vient d'être dissout, au grand dam des familles. Placé sous la direction de Santé publique France et de l'agence de sécurité sanitaire, le premier comité a recommandé, en juillet, de mener des investigations complémentaires uniquement pour les cas situés dans le Morbihan.

D'autres enquêtes ?


Dans l'Ain, les scientifiques ont à nouveau conclu à "l'absence d'excès de cas".

En Loire-Atlantique, ils ont choisi d'attendre "la fin de l'année" pour achever le recensement des cas et statuer sur un éventuel "excès". La Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (Draaf) a lancé, en octobre, une analyse des produits phytosanitaires qui auraient pu être utilisés par les paysans à proximité des habitations, à Guidel, dans le Morbihan.

Dans l'Ain, l'hypothèse d'une pollution par des pesticides ou des rejets toxiques est une des pistes privilégiées par Emmanuelle Amar, responsable du registre des malformations en  Rhône-Alpes (Remera), qui avait donné l'alerte dans le département.
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