Depuis la mise en place du confinement, des enseignants volontaires prennent en charge durant la journée les enfants des personnels hospitaliers dans les écoles. Beaucoup craignent pour leur santé et celle de leur famille, car ils ne sont pas suffisamment équipés.

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"Depuis le lundi 16 mars, des enseignants bilingues et non bilingues volontaires des différents réseaux d’écoles de Bretagne se relaient pour prendre en charge des enfants des personnels soignants, avec des agents de la fonction publique territoriale, et ce de dans un dénuement en terme de protection individuelle ", écrit le président de l’association Kelennomp, qui regroupe des enseignants de l’enseignement en breton en Bretagne.
 

"Une demande solennelle de moyens de protection"


Dans un courrier du 31 mars, adressé au président de Région et aux présidents des conseils départementaux, le collectif pointe le manque de masques, de gants, de gel hydroalcoolique et de matériel de désinfection adapté dans les établissements.

"Cette situation menace la santé des personnels engagés autour de l’école, mais met également en danger le personnel soignant", s’inquiète l’association, qui fait "une demande solennelle de moyens de protection". Le but étant d'éviter la propagation du coronavirus entre les enfants et les enseignants et agents qui travaillent au quotidien à leurs côtés. Le courrier rappelle aussi que l'ensemble des syndicats de la profession ont alerté l'éducation nationale sur la situation.
 

La distanciation sociale difficile à respecter


Marie, qui souhaite rester anonyme, est professeure des écoles dans le Finistère. Elle s’est portée volontaire pour assurer la prise en charge des enfants des personnels hospitaliers. Depuis quelques jours, elle porte un masque en tissu et en coton, confectionné par des coutières de la commune dans laquelle elle travaille. "Nous en avons un chacun, que nous ramenons chez nous et lavons tous les soirs", raconte l’enseignante. "Donc maintenant ici, oui nous avons des masques, mais ce n’est pas l’éducation nationale qui nous les a fournis", souligne-t-elle.

Les enfants dont elle s’occupe, eux en revanche, ne portent pas de masques. Dans la classe, ils sont tous espacés : "Un petit bureau chacun". Mais il est difficile de respecter et faire respecter la distanciation sociale. Même pour l’enseignante, notamment, quand ses élèves ont besoin d’aide. "Je m'assois à côté d'eux, il m'arrive de prendre leur stylo...", explique Marie. "J’ai remarqué d’ailleurs que les enfants mettent souvent leur stylo dans leur bouche. Et ils se prêtent les crayons entre eux… ", ajoute-t-elle, se demandant donc si le fait de porter un masque est suffisant.

Les directives de l’inspection académique sont de faire respecter les distances aux enfants. Mais en réalité, sur la cour de récréation, c’est compliqué de leur demander de rester à un mètre les uns des autres, explique Marie, enseignante.

Le collectif d'enseignants Kelennomp dénonce cette injonction de "distanciation sociale", impossible à mettre en place."Comme si c'était possible dans un espace collectif avec des enfants de 3 à 10 ans en école primaire !", s'agace le président de l'association dans son courrier.

Marie note tout de même que, dans son école, les enfants ont vite adopté le réflexe de se laver régulièrement les mains. "Ils jouent le jeu", remarque l'enseignante.

De son côté, elle a pris l’habitude de se changer dans son garage, le soir quand elle rentre. Elle met directement ses vêtements et son masque dans la machine à laver et nettoie tous les objets qui transitent au quotidien entre sa maison et l’école : téléphone portable, classeur, clefs de voiture... Elle espère ainsi, protéger du mieux qu’elle peut son entourage.
 
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