L'ex-militant italien Vincenzo Vecchi, remis en liberté

Vincenzo Vecchi ne sera pas remis aux autorités italiennes, comme elles le réclamaient. Ce vendredi 15 novembre, la cour d'appel de Rennes a prononcé la remise en liberté de l'ex-militant italien.


La cour d'appel de Rennes a constaté "l'irrégularité" du mandat d'arrêt européen concernant la condamnation de Vincenzo Vecchi pour les événements de Gênes en 2001. Une procédure jugée irrégulière car le procureur général français n'a pas avisé la justice italienne de l'avocat italien choisi par Vecchi en cas de remise aux autorités italiennes.

Elle a ordonné ce vendredi la remise en liberté du militant altermondialiste, réclamé par les autorités italiennes. Lors de l'audience du 24 octobre, ses avocats avaient affirmé que de nombreux vices de procédure entouraient le dossier.

Catherine Glon, l'une des avocates de Vincenzo Vecchi s'est félicité sous les applaudissements des soutiens du prévenu venus nombreux, de l'indépendance de la justice en France et que cette décision était "une part de démocratie judiciaire". "Cette procédure, depuis le début était irrégulière, elle était aussi inexacte : les autorités italiennes avaient menti à l'État français en évoquant des décisions de justice qui n'existaient pas ou n'étaient plus exécutoires" a-t-elle expliqué sur les marches du Parlement de Bretagne.
Catherine Glon, avocate de Vincenzo Vecchi / Reportage : E. Pinaut - V. Fizz

Condamné à 12 ans et demi de prison en 2009 par la cour d'appel de Gênes pour des faits survenus lors du sommet du G8 à Gênes en 2001, Vincenzo Vecchi avait été arrêté le 8 août dans le Morbihan, en vertu de deux mandats d'arrêt européens. 
 

La peine concernant Milan "éteinte"


Concernant la condamnation suite à sa participation à une manifestation à Milan en 2006, la cour d'appel de Rennes avait indiqué lors de l'audience que la peine avait été entièrement purgée, confirmant ainsi les arguments des avocats de Vincenzo Vecchi qui avaient mis en cause le mandat d'arrêt concernant cette condamnation à quatre ans de prison.
 

De nombreux comités de soutien


Arrêté en août dernier, ce peintre en bâtiment de 46 ans vivait depuis de nombreuses années dans le Morbihan dans la clandestinité. C'est d'ailleurs à Rochefort-en-Terre qu'il avait était interpellé en août. Plusieurs comités de soutien s’étaient montés en Bretagne, mais aussi à Paris et à l’étranger. Une cinquantaine de soutiens est venue manifester devant la cour d’appel de Rennes ce vendredi comme à chaque audience qui ont eu lieu depuis son arrestation il y a trois mois.
 

Libre en France


Éric Vuillard, prix Goncourt 2017, était présent parmi les soutiens. Il s'est réjoui de cette "décision courageuse" de la justice française qui "s'inscrit dans un climat très général de répression des libertés publiques, du droit de manifester". "C'est une victoire qui s'inscrit dans un paysage plutôt sinistre de ce point de
vue en Europe"
a-t-il ajouté.

L'écrivain a néanmoins regretté le "manque d'espace jurique européen" soulignant que cette remise en liberté ne concernait que la France et que si la décision judiciaire de ce jour permettait à Vincenzo Vecchi de vivre libre en France, elle ne lui permettait pas de retourner en Italie ou dans d'autre pays où le mandat d'arrêt européen court toujours.
Éric Vuillard, prix Goncourt 2017, soutien de Vincenzo Vecchi / Reportage : E. Pinaut - V. Fizz

Vincenzo Vecchi est sorti libre vers 14h30 de la prison de Vezin-le-Coquet, sous les cris de joie de ses soutiens. Il n'a pas souhaité s'exprimer devant les micros.
Pour l'heure, il aspire à reprendre sa vie en Bretagne, entouré de ses amis mais toujours éloigné de son enfant qui vit avec sa mère en Italie.
 

 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité