A quelques jours du 14 juillet, les artificiers font grise mine. Malgré le déconfinement, le manque de lisibilité sur l'évolution de la pandémie et des contraintes sanitaires ont poussé une majorité de communes ou de comités des fêtes à renoncer à leur traditionnel spectacle pyrotechnique.
A Guichen en Ille et Vilaine, la société HTP réalise d'ordinaire 400 spectacles dans l’année. Mais depuis l’an passé, elle a dû revoir ses ambitions à la baisse avec des annulations l’été dernier, à Noël. Et malgré le déconfinement, le 14 juillet qui se profile ne s’annonce pas non plus haut en couleur.
"On subit encore de plein fouet la crise sanitaire, indique Alexandre Coutant, son directeur des activités pyrotechniques. On passe énormément de temps à préparer ce qui nous avait été réservé… et on finit trop souvent par enregistrer des annulations de dernière minute." On en est à 60% d’annulation !".
"Beaucoup de communes, d'associations, de comités de fêtes renoncent au vu du flou concernant les contraintes sanitaires. Mais pour nous, l’été, c’est la période où l’on fait notre trésorerie jusqu’à l’an prochain. On est donc très inquiets, d’autant que l’on voit les aides versées à notre secteur d’activité qui commencent à être supprimées."
L'entreprise emploie 7 salariés et jusqu'à 200 artificiers intermittents ou passionnés pour ses prestations.
Trop difficile d'anticiper pour les communes
Toutes les villes n'ont pas renoncé à leurs festivités pour la fête nationale. La société HTP proposera par exemple un grand feu d'artifice à Rennes le 13 juillet à 23 h 15 au stade de la Bellangerais. Si la capitale bretonne a annulé son traditionnel bal populaire place de l'hôtel de Ville, elle a donc maintenu son spectacle pyrotechnique. Le port du masque sera exigé. Pas de pass sanitaire obligatoire, confirme la Préfecture d'llle-et-Vilaine
Mais d'autres communes ont préféré jeter l'éponge, comme Bruz dans la métropole rennaise. Son maire Philippe Salmon explique "qu'une telle manifestation doit s'anticiper, mais qu'en période de Covid, l'absence de visibilité rend la tâche difficile".
Situation analogue à Dinan, Morlaix, Lorient, et Pontivy notamment, où là aussi, la mairie explique que "la précarité sanitaire et la menace potentielle de nouvelles contraintes susceptibles de tomber au dernier moment l'ont poussée à prendre les devants. D'autant qu'un spectacle pyrotechnique est un investissement conséquent".