Financement du foot féminin : des clubs amateurs sortent le carton rouge

Six millions d'euros pour le foot féminin ! La bonne nouvelle est tombée en juin dernier. Revers de la médaille, les équipes des clubs amateurs seront moins bien servies que celles qui appartiennent à de grands clubs pros masculins.
La rébellion s'organise.

Ils sont 14. Quatorze clubs de football de D1 et D2 féminine en colère. Tous se sont pourtant réjouis le 4 juin dernier lorsque la Fédération Française de Football (FFF) annonçait pour la saison 2020-2021 une enveloppe exceptionnelle de 6 millions d'euros pour le foot féminin.

Certes ça ne représente que "0,5% des droits télé, un milliard d'euros au total, quand 99,5% vont au football masculin" remarque Yves Fantou, président de l'US Saint-Malo et signataire d'un communiqué commun aux 14 clubs avec aussi l’U2C2F (Union des Clubs des Championnats de Football Français) et l’UNECATEF (l’Union Nationale des Entraîneurs et Cadres Techniques professionnels du Football), mais c'est une première qu'il faut saluer.
Là où les auteurs du communiqué sifflent la faute, c'est sur les modalités de distribution. C'est la Ligue de Football Professionnelle (LFP) qui distribue les deniers et ses choix sont contestés.

 

500 000 euros pour le PSG, zéro pour Saint-Malo


Le choix est fait de prioriser la D1. Elle empochera 5,1 millions d'euros, les 900 000 restant iront à la D2. Les signataires du communiqué dénoncent avant tout la disparité criante entre clubs professionnels et clubs amateurs.
 

On ne va aider que l'élite.

Yves Fantou, président de l'US Saint-Malo


Yves Fantou milite pour le foot féminin. Son club a monté une équipe en 1994 et évolue en haut du championnat de D2 depuis quelques années. Il espérait un autre soutien.

"Sur la D1, les clubs qui sont liés au football professionnel (Ndlr : PSG, Lyon par exemple, mais aussi Guingamp ou Bordeaux) vont toucher 500 000 euros, les clubs amateurs qui sont dans le même championnat vont toucher 170 000 euros. En division 2, les clubs professionnels type FC Nantes vont toucher 80 000 euros et nous zéro", confie Yves Fantou.

Pour être bien servie, une section féminine est donc dépendante de l'équipe masculine de son club. L'égalité des sexes semble encore loin.
 

La FFF se doit d'appliquer la loi française notamment en ce qui concerne l'égalité des chances.

Les présidents des clubs signataires

 
Le sentiment d'injustice ira-t-il en justice. On peut se poser la question à la lecture du communiqué. "Cette rupture d'égalité dans la répartition de ce financement constitue une violation des règles de la FFF et des principes éthiques ainsi qu'une discrimination manifeste. La FFF est dépositaire d'une mission de service public... elle se doit d'appliquer la loi française."

Une discussion avec la FFF s'est engagée cet été pour "demander que l'aide au financement des féminines qui provient de la LFP soit versée à la FFF, charge à elle de la répartir équitablement". Elle n'a pas abouti pour le moment. Les clubs amateurs en appellent directement à l'arbitrage du président Noël Le Graët.
 
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