Assemblée nationale : le coup de colère de François Ruffin aux non-réponses du groupe Bigard

François Ruffin, le député de la France Insoumise, n'a pas caché sa colère face au comportement de Maxence Bigard, fils du PDG du numéro un français de la viande Jean-Paul Bigard. Ce jeudi, lors d'une audition à l'Assemblée nationale, ce dernier a refusé de répondre aux questions des députés.

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Dans le cadre des États généraux de l'alimentation, lancés par le gouvernement, les auditions auprès de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale se multiplient. Ce jeudi 14 septembre, Maxence Bigard, le fils de Jean-Paul Bigard, PDG du groupe Bigard SA dont le siège se situe à Quimperlé dans le Finistère, était amené à s'expliquer au sujet d'un rapport pointant le mal-être des salariés d'un abattoir de la Somme et l'opacité des comptes du groupe.

A la salve de questions de plusieurs députés, le cadre du numéro un français de la viande a préféré esquiver, demeurant plus que laconique dans ses réponses.

"Ce rapport, j'en prends acte. Je prends acte de vos questions également", s'est contenté de répondre Maxence Bigard.


Interrogé par Fabien Di Filippo, député LR de la Moselle, sur la répartition de la valeur dans la filière entre agriculteurs- éleveurs et abatteurs, Maxence Bigard s'est contenté de répondre: "Nous achetons 25 000 bovins par semaine que nous payons toutes les semaines".

Colère de François Ruffin


"On est dans le Parrain ou on est dans une commission d'audition à l'Assemblée nationale?", s'est alors exclamé François Ruffin, député LFI de la Somme.

"Ce rapport, j'imagine que vous l'avez déjà eu entre les mains, il porte des accusations assez lourdes sur le comportement de l'encadrement de la direction du groupe Bigard à l'égard de ses salariés, on peut quand même avoir aujourd'hui une réaction du groupe Bigard!", a-t-il lancé.

"Nous abattons aujourd'hui 100% d'animaux français, nous suivons, concernant les produits élaborés, la réglementation française qui est beaucoup plus contraignante que la réglementation européenne, nous suivons la réglementation de tous les organismes de contrôle de l'Etat", a simplement précisé Maxence Bigard.

"On peut vous remercier d'être venu, ça c'est la bonne nouvelle, même si j'aurais aimé que les réponses soit plus loquaces", a conclu le président de la commission, Roland Lescure (LREM).
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Les réponses sans détour de Lactalis

Interrogé à sa suite, le représentant du grand groupe laitier privé Lactalis a lui aussi fermement refusé la divulgation des comptes du groupe en justifiant cette opacité par la concurrence "féroce" qui règne en Europe.

"En quoi la connaissance détaillée des comptes consolidés ou des marges du groupe permettrait une discussion plus sereine sur le prix du lait?" a déclaré Michel Nalet, directeur de la communication et des relations extérieures de Lactalis, qui ne dépose pas ses comptes aux tribunaux de commerce. "Nous sommes en concurrence assez féroce en Europe" a-t-il dit, en rappelant que le groupe exporte 40% de sa collecte, est "présent dans 47 pays", et "paye ses
impôts en France"
.

"L'administration fiscale connaît nos comptes (...) Je ne crois pas que la publication des comptes permet au producteur d'avoir un meilleur revenu à la fin du mois, ce qui permet d'avoir un meilleur revenu c'est que les prix augmentent et que le marché soit plus porteur" a-t-il dit.

Sensibles à la forme plus avenante, après le mutisme de Maxence Bigard, les députés ont fini par applaudir Michel Nalet, simplement pour ne pas avoir éludé les questions.

La loi Sapin 2, votée sous le gouvernement précédent, oblige les groupes agroalimentaires à rendre publics leurs comptes.

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