Reconstituer les stocks d’anguilles, un enjeu en Bretagne et dans toute la France. L’espèce a été autrefois classée nuisible tant elle était abondante, ça n'est plus le cas. Menacée aujourd'hui, des opérations de repeuplement sont organisées comme dans l’Aulne dans le Finistère.
Classée nuisible il y a 40 ans tant elle était abondante, l'anguille est aujourd'hui menacée à cause de la pollution, du réchauffement, de la sur pêche. C'est la raison pour laquelle des opérations de repeuplement ont lieu pour reconstituer les stocks. Des opérations organisées au barrage d'Arzal dans la Vilaine depuis 9 ans et depuis un an dans l'Aulne, dans le Finistère. Des campagnes menées une seule fois par an.
Des civelles marquées pour suivre leur évolution
Curieuse procession sur le chemin de halage le long du canal de Nantes à Brest. Un camion réfrigéré, transporte 150 caisses à l'intérieur desquelles grouillent des milliers de civelles, les alevins d'anguilles. Des petites bêtes, dont tous ici prennent le plus grand soin. Pêchées dans la Vilaine, elles ont ensuite été baignées dans un bain de colorant. Une marque à vie, qui permettra de les repérer lors de prélèvements futurs, et ainsi de suivre leur évolution. Les scientifiques expliquent qu'une anguille peut vivre 20 ans, que les suivis ne sont pas aussi longs, mais que le fait d'en retrouver au bout de 3 ans est déjà un bon signal.
1,3 millions de civelles dans l'Aulne
Comme toutes les espèces migratrices, la civelle est un indicateur de la biodiversité. Ce sont les professionnels de la pêche, les premiers concernés, qui pilotent l'opération. « Le pêcheur n'est pas là pour détruire la nature, explique Guillaume Le Priellec, du comité régional des pêches de Bretagne, il est là pour la protéger parce que c'est son métier. Il vit avec la nature donc il fait beaucoup d'efforts pour pérenniser la biodiversité dans les rivières ou en estuaire. » Sous le contrôle de la police de l'environnement, au total 1,3 millions de civelles ont été déversées dans l'Aulne ce vendredi.