Bercy veut une sanction de plus de 100 millions d'euros pour le géant de la distribution E. Leclerc

Bercy souhaite voir le groupe E. Leclerc sanctionné à hauteur de "plus de 100 millions d'euros" pour avoir imposé des remises à ses fournisseurs, a déclaré lundi la secrétaire d'Etat à l'Economie Agnès Pannier-Runacher.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"Dans le cadre de l'assignation l'an dernier de la centrale d'achats du groupe Leclerc, nous demandons au juge commercial de prononcer une sanction totale de plus de 100 millions d'euros", a-t-elle déclaré à l'occasion de la publication du rapport annuel de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

"Voilà un signal fort que nous voulons adresser à la grande distribution: en cas de pratiques prohibées par le code du commerce, les enseignes doivent être sanctionnées à la hauteur des dommages économiques qu'elles engendrent", a-t-elle poursuivi lors d'une conférence de presse. 
 

Une remise additionnelle imposée

La DGCCRF avait constaté que de 2013 à 2015, la centrale d'achat de Leclerc, Galec, avait imposé une remise additionnelle de 10% à une vingtaine de fournisseurs pour les produits qui étaient, l'année précédant les négociations, "également commercialisés par une enseigne de hard discount concurrente".

Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire avait déposé en juin 2018 une assignation au Tribunal de commerce de Paris dans le cadre de cette affaire, pour laquelle la Répression des fraudes réclame une amende de 25 millions d'euros et 83 millions d'euros au titre des sommes indûment perçues.


Une centrale d'achats en Belgique

Dans une seconde affaire, la DGCCRF a mené en février 2018 des perquisitions au siège des centres E. Leclerc à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), soupçonnant le distributeur de vouloir contourner la loi française en délocalisant ses négociations commerciales en Belgique. Le groupe Leclerc a monté en Belgique une centrale d'achats avec le groupe allemand de distribution Rewe, nommée Eurelec.

L'étude des documents saisis se poursuit et les suites à y donner seront décidées par la DGCCRF dans les mois à venir, selon un porte-parole de la Répression des fraudes. 
 

Les distributeurs "plus constructifs et moins agressifs" début 2019

Jugeant "indispensable" l'action de la DGCCRF en termes de contrôle de l'équilibre des négociations commerciales, Mme Pannier-Runacher a dressé un "bilan des contrôles menés par la DGCCRF pendant les négociations commerciales 2019, les premières depuis la promulgation de la loi Egalim", issue des Etats généraux de l'alimentation. "A la mi-mars, 295 contrôles ont été réalisés par les agents de la DGCCRF: il s'agissait d'interroger les fournisseurs sur le déroulement des négociations et d'autre part, de contrôler certaines enseignes: Intermarché, Système U, Carrefour...", a-t-elle expliqué.

"Le climat général paraît plus apaisé qu'en 2018, les distributeurs adoptant un comportement plus constructif et moins agressif, surtout avec les PME", selon la secrétaire d'Etat. Les exigences de baisses de prix des distributeurs ont été "près de deux fois plus faibles que l'année dernière" lors des négociations annuelles entre producteurs et distributeurs qui se sont achevées fin février.

Les produits laitiers ou les fruits et légumes "semblent particulièrement bénéficier" de ce nouveau climat, a-t-elle détaillé. Toutefois, des "comportements critiquables" subsistent, que le gouvernement "n'hésitera pas à sanctionner", a martelé la secrétaire d'Etat.

Quant à l'application du dispositif d'encadrement des promotions, "sur l'année 2019, 6 000 contrôles sont prévus et 1 300 ont déjà été réalisés". "Les agents
de la DGCCRF ont relevé une appropriation croissante du dispositif, ce qui est encourageant"
, a-t-elle conclu.
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information