Une septuagénaire qui avait percuté avec sa voiture en 2012 sous l'effet de médicaments un cycliste de 14 ans a été condamnée mardi à Brest à deux ans de prison dont six mois ferme, à la grande déception des parents de la victime.
Pour les parents d'Owen, la peine infligée à cette automobiliste de 73 ans au moment des faits, est bien trop faible. Poursuivie pour homicide involontaire, pour avoir fauché et tué le jeune Owen de 14 ans, cette conductrice, âgée de 78 ans aujourd'hui, doit se présenter le 27 août devant un juge de l'application des peines en vue d'un éventuel aménagement de sa peine.
Le tribunal correctionnel de Brest a également condamné cette femme à une annulation de permis de conduire de cinq ans. Elle est ressortie libre du tribunal.
"Je suis très déçue de ce jugement, je pensais qu'on accordait plus d'importance à la vie d'un enfant de 14 ans", a réagi en pleurs Marie Morvan, la maman du jeune Owen.
Elle a comparé la peine infligée à la conductrice à celle de cet ingénieur tortionnaire de chats condamné mercredi dernier à Caen à 18 mois de prison dont neuf mois ferme.
"Cette femme a tué mon fils et elle a six mois, où sont les valeurs...", s'est-elle interrogée, rappelant que le jour du procès Odette Le Borgne n'avait "même pas eu un mot, un mot de compassion pour mon enfant, aucun regret, pas un regard".
"On a tenu compte du fait qu'elle est âgée et qu'il faut prendre soin d'elle, sauf que elle, elle n'a absolument pas pris soin d'Owen, elle n'a absolument pas pensé aux autres", a poursuivi Nadine Lémeillat, avocate des parties civiles, annonçant une procédure au civil contre le médecin qui avait prescrit à la septuagénaire "de façon trop importante" les médicaments et contre les deux pharmaciens qui les avaient délivrés.
Un accident de la route mortel sous somnifère
Le 27 juin 2012, Owen Morvan faisait du vélo avec un ami sur une route départementale au nord de Brest lorsqu'il avait été mortellement fauché. Le jeune garçon, percuté par l'arrière alors qu'il avançait en bordure de chaussée, son casque sur la tête, était décédé à la suite d'un traumatisme crânien.Lors de son procès, l'automobiliste avait assuré ne pas avoir vu les cyclistes. Les analyses toxicologiques ont révélé qu'elle était sous l'effet de plusieurs médicaments dont un puissant somnifère, de classe trois, le zolpidem. Un pictogramme représentant une voiture placée dans un triangle rouge indique sur les emballages de cette classe de médicaments: "Attention danger: ne pas conduire".