A Daoulas, le Printemps des Poètes 2021 épouse les méandres de la rivière pour la 5ème année

L’association Prim’Vers et Prose essaime depuis 2011 ses poèmes et photographies, le long de La Mignonne. Une façon de prendre les habitants par la main pour aller à la rencontre du Désir, le thème proposé cette année au niveau national. Un bol d'air après le confinement.

La poésie et la ville de Daoulas, une longue histoire d’amour

La petite commune, lovée en fond de rade au sud de Brest, vit au rythme de la poésie depuis 2008.

Elle peut se vanter d’égrener maintes animations : lectures, rencontres et les célèbres balades photographiques initiées par l’Abbaye de Daoulas. En 2012, elle décroche le label « Village en poésie ».

Un terreau idéal pour l’association Prim’Vers et Prose, qui s’est inspirée de l’idée de la ville de baliser des sentiers de randonnée avec des bornes poétiques. Marcelle Le Saint et Christine Nicolas, les deux fondatrices de l’association, ne voulaient pas s’arrêter en si bon chemin.

L’exposition, intitulée "Désirs-rade", est un mariage de mots et d’images

Les poèmes ou haïkus doivent faire écho aux photographies. C’est la seule contrainte qui soit imposée aux amoureux des mots. Amateurs ou professionnels, ils sont amenés à s’inspirer d’une photographie sur laquelle ils ont jeté leur dévolu et n’ont plus qu’à jouer avec les mots !

De singuliers binômes se créent, au fil des ans.


Comme Hervé Eléouet, poète public brestois et Claude Péron, photographe passionné. Ils se sont pris au jeu : "C’est mieux que la page blanche devant soi. J’aime écrire à partir d’objets et détourner les choses. Là, avec cette photo, j’ai un support devant moi. Et j’essaie de ne pas tomber dans le piège de la redondance" reconnaît Hervé.

Claude a de nombreuses photographies en stock, qu’il sort, tous les ans, de son chapeau. Il parvient ainsi à s’adapter au thème proposé. Ces duos d’artistes se retrouvent mariés pour le meilleur et le pire !

Certains sont déjà mariés dans la vraie vie et tentent l’aventure créative à deux, comme Laurent Guillerm, aux textes engagés, et sa femme Nathalie Guillerm, aux photographies insolites.


D’autres binômes sont issus de la même famille, comme Louis Grall, écrivain et son frère, François Grall, photographe. Ce dernier affirme avec conviction : "Le poète doit aller au-delà de l’anecdotique et donner du sens à la photographie".

Tout un art, que les élèves de 3ème du collège de Coat Menez de Daoulas ont apprivoisé à merveille. D’après leur enseignante de français, Pascale Goazcoz, "ils se sont eux-mêmes surpris de ce qu’ils étaient capables de faire. Ils ont appris à déformater et à déconstruire l’image pour mieux se l’approprier. Une façon d’élargir leur regard".

Cette expression artistique à deux entrées est originale et peu répandue, se félicitent les organisateurs.

L’art dans la rue, à la portée de tous

Sur le chemin de l’Estacade, les passants se laissent surprendre au cours de leur flânerie… Le temps suspend son vol. Pour le plus grand bonheur de ces artistes, comme Erick Bato, un des membres de l'association. Pour lui, « il est important de démocratiser la poésie ». Il ajoute, l’œil taquin : "Les bons mots permettent de soigner quelques maux"

Une façon aussi, pour Lan Trividic, passionné par l'écriture poétique, de "désacraliser cet art, hors des murs. La poésie pour tous en somme, et sans en faire des tonnes !"

Marcie Chol, qui a toujours aimé taquiner la plume, ajoute que "les textes doivent être plutôt courts pour ne pas en dissuader la lecture". Elle se réjouit de cette animation, car "depuis cette crise sanitaire, on a beaucoup mis la culture sous cloche". Elle apprécie de pouvoir partager cet art, devenu "une respiration dans sa vie, un univers qui s’est ouvert à elle" et s'imprègne pleinement de l’atmosphère des photographies proposées.


Ils sont 7 poètes, comme elle, à avoir franchi le pas, ainsi qu'une dizaine de photographes. Tous sont désireux d’élargir le cercle et rappellent que la participation est ouverte à tous et à toutes. Il suffira d’envoyer ses œuvres à l’adresse suivante : primversprose@gmail.com 

Si « l’Ephémère » vous tente. Ce sera le prochain thème en 2022. A vos plumes et vos appareils photo !

L'association a adopté une gestion collégiale, "pour faire vivre une utopie poétique d'association humaine", précisent ses membres.

L'exposition, qui s'est déployée le 24 avril, s'achèvera fin septembre.

 

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