Le maire PS de Brest François Cuillandre, poursuivi pour abus de confiance, a été convoqué en correctionnelle, dans le cadre d'une procédure de plaider-coupable, dans l'affaire des indemnités des élus socialistes de la ville.
François Cuillandre, 68 ans, est convoqué à 8h30 le jeudi 21 septembre au tribunal correctionnel de Brest dans le cadre d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC).
L'élu se verra ainsi proposer une peine par le procureur de la République, lors d'un entretien en présence de son avocat. Puis le président du tribunal devra homologuer la procédure, lors d'une audience publique.
"Il n'est pas certain que ça aboutira", a prévenu à l'AFP le procureur Camille Miansoni. Le maire peut en effet accepter, ou non, la proposition de peine ou demander un délai pour réfléchir. Le président du tribunal peut également refuser d'homologuer la procédure.
"On est sur des procédures très peu orthodoxes, d'autant que le prévenu a toujours contesté les faits", a dénoncé Me David Rajjou, avocat de l'association Anticor, qui entend contester l'homologation de la procédure.
46.000 euros perçus
L'affaire avait débuté le 11 avril 2018 après la publication de plusieurs articles du quotidien Le Télégramme, évoquant de possibles détournements de fonds commis par l'association "Vivre à Brest".
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Cette association, qui éditait le journal des élus PS au conseil municipal, percevait les indemnités directement de la trésorerie municipale de Brest, avant de les reverser aux élus, dans le cadre d'un système de mutualisation.
Quant à François Cuillandre, bien que ne participant pas au système de mutualisation depuis qu'il a été élu maire de Brest en 2002, l'enquête a montré qu'il avait perçu 46.000 euros entre janvier 2007 et novembre 2016, notamment pour des remboursements de frais de campagne ou de cotisations au parti socialiste.
François Cuillandre s'était justifié, durant l'enquête, en disant avoir été un gros contributeur de l'association par le passé, à hauteur de 100.000 euros entre 1989 et 2000, et avait estimé normal que l'association lui rembourse des sommes engagées au bénéfice de tous les élus socialistes, selon l'ordonnance.
Le maire de Brest avait en outre perçu 9.000 euros en avance ou prêts, dont 4.000 euros destinés au financement de l'activité professionnelle de son fils. Mis en examen en octobre 2019, il a toujours nié avoir commis une infraction.
Contacté par l'AFP, l'avocat de M. Cuillandre n'a pas donné suite dans l'immédiat.