Le canot d’apparat de Napoléon 1er a été dévoilé au public ce mercredi au sein des ateliers des Capucins. De retour à Brest son port d’attache, il vient de passer seize mois dans un caisson protecteur. Sa restauration va débuter dans les toutes prochaines semaines.
Le canot d’apparat de Napoléon 1er a été dévoilé au public ce mercredi à Brest au sein des ateliers des Capucins. De retour dans son port d’attache après un séjour de 75 ans à Paris, il vient de passer seize mois dans un caisson protecteur. Une longue période d’acclimatation jugée indispensable.
« Ce genre d’œuvres vieilles de plusieurs siècles sont extrêmement fragiles, qui sont en bois, la structure joue et est extrêmement sensible à la température, à l’humidité. Il faut lui laisser le temps de se réapproprier son univers », explique l'amiral Vincent Campredon, directeur du musée national de la Marine.
D’ici quelques semaines, le canot sera déplacé, puis gruté, sur son socle d’exposition où des travaux de restaurations seront lancés. Des opérations que l’on pourra suivre depuis une palissade de protection, et grâce à un jeu de miroirs muraux.
Un peu d'histoire
La construction du canot avait été lancée dans le plus grand secret au printemps 1810. L'Empereur avait décidé de se rendre à Anvers pour visiter l'arsenal dont il avait ordonné la création quelques années plus tôt.En 1814, au moment de la chute de l'Empire, Louis XVIII avait fait transférer le canot à Brest. Son ornementation avait été complétée tout en restant sobre, avec un aigle à la proue. Avant la visite à Brest en 1858 de Napoléon III et de l'Impératrice Eugénie, sa décoration avait à nouveau été modifiée.
Les éléments sculptés actuels datent de cette époque, notamment la figure de proue représentant Neptune, le groupe arrière avec les armes impériales et la grande couronne soutenue par quatre angelots et surmontée d'une croix, qui a dû être retirée dans le transport.
Pendant la guerre, en 1943, le canot avait été transféré à Paris, au palais de Chaillot, où était inauguré le nouveau musée de la Marine. "Le canot était (...) en train de pourrir et les bombardements ont fait que l'occupant allemand a décidé de l'envoyer à Paris", a expliqué le maire de la cité du Ponant, François Cuillandre, se disant "très heureux d'accueillir" à nouveau l'embarcation impériale.