"C'est la chronique d'une mort annoncée", un homme condamné à 20 ans de réclusion pour avoir tué son codétenu

Un jeune homme de 27 ans était jugé devant la cour d'assises du Finistère ce lundi 15 avril 2024. Il est accusé d'avoir tué son codétenu à coups de poing et de pied à la prison de Brest. Il a été condamné à 20 ans de réclusion dont 10 ans de sûreté.

Un homme froid et impulsif qui manifeste des regrets, mais aucune culpabilité. C'est ainsi que le psychiatre décrit Florian Jouan, 27 ans, cheveux blonds et bouclés devant la cour d'assises du Finistère à Quimper, ce 15 avril 2024. L'expert évoque un trouble de la construction précoce de la personnalité.

Incarcéré pour vol de voiture, le 22 août 2021, Florian Jouan s'est déchaîné sur son codétenu, à la prison de Brest. Il le ligote et le bat à mort.

Alertés, les surveillants pénitentiaires, accompagnés par les secours, ont tenté de réanimer la victime qui décédera d'un traumatisme crânien.

Ce dossier-là, c'était un peu la chronique d'une mort qui était annoncée. Malheureusement, c'est tombé sur Jean Hascoet

Me Yves Gentric

Avocat des parties civiles

Pour Me Yves Gentric, l'avocat des parties civiles, ce meurtre aurait pu être évité : "Il y a beaucoup d'éléments qui amènent à penser que l'intention était prévisible. Quand on voit le nombre de fois où il a testé, tenté, il aurait pu tuer quelqu'un sans doute avant. Ce dossier-là, c'était un peu la chronique d'une mort qui était annoncée. Malheureusement, c'est tombé sur Jean Hascoet" affirme-t-il.

Rejeté par sa mère, battu par son père, trimballé de foyer en foyer, Florian Jouan ne sait ni lire ni écrire et ne supporte pas la frustration. "Notre client, c'est un enfant dans un corps d'homme" plaide la défense.

Abandonné de tous, le jeune homme ne trouve sa place nulle part et surtout pas dans les prisons qu'il écume depuis 2019 pour des vols et des faits de violence. "C'est un danger pour lui et pour les autres, tout le monde le sait" assure son curateur.

Surpopulation de 170 % à la prison de Brest

Dans le box, Florian Jouan reconnaît les faits mais ne les explique pas. "Il est inadapté à la prison et l'institution l'a vu trop tard" soulignent ses avocats.

À l'époque des faits, la surpopulation de la maison d'arrêt de Brest était de 170 %.

À LIRE : "On craint la mutinerie ou des agressions de surveillants", un record de surpopulation dénoncé par les surveillants pénitentiaires à la prison de Brest

Le quotidien de ces trois détenus, c'était 22h/24h dans 13 m²

Me Pierre L'Heveder

Avocat de l'accusé

Pour la défense, l'administration a une responsabilité dans ce drame. "Qu'est-ce qu'il faisait en encellulement avec deux autres codétenus dans une cellule de 12 m² ?, s'interroge Me Pierre L'Heveder. Le directeur de la maison d'arrêt a été obligé de le reconnaître : le quotidien de ces trois détenus, c'était 22h/24h dans 12 m². Une fois les meubles retirés, on en revient à 1,2 m² par personne.

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La défense a plaidé l'altération du discernement de son client, ce qui réduirait la peine maximale. Le procureur de la République n'a pas suivi cette thèse et a requis 25 ans de prison.

Florian Jouan a finalement été condamné à 20 de réclusion criminelle dont 10 ans de sûreté. 

(Avec Claire Louet)

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