Le personnel des urgences du CHRU de la Cavale-Blanche de Brest (Finistère) a détourné, dans un clip vidéo, une chanson de Matmatah. Objectif : dénoncer les conditions de travail dans leur service.
"Urg' an Dro", c'est le titre de la chanson qu'ils ont écrite, et cela vous évoque sans doute quelque chose. Le personnel soignant des urgences de la Cavale-Blanche de Brest-Carhaix (Finistère) a, en effet, détourné la célèbre "Lambé an Dro" de Matmatah, avec l'accord du groupe.
Dans la vidéo, 50 personnels soignants (infirmiers, aides-soignants, secrétaires, etc.) affichent clairement leur ras-le-bol. "Si t'as plus envie de poireauter, viens aux urgences manifester", "Viens aux urgences, tu vas pleurer", "Ce qu'il nous faut, c'est embaucher, ne pas nous culpabiliser".
"On voulait vraiment que tout le monde puisse comprendre nos problématiques et ne pas forcer le trait plus qu'il ne l'est déjà", affirme Morgan Barbi, aide-soignant aux urgences.
Un conflit qui dure
Cette chorégraphie mise en texte et en clip est une manière, pour le personnel, de mettre en lumière les revendications qu'ils clament depuis le 13 mai dernier.
Ils dénoncent notamment le sous-effectif chronique qui a pu mener à des scènes de violence : le 10 juin, une patiente s'en était prise physiquement à des membres du personnel soignant.
"On nous parle de chiffres. Nous, on voudrait de l'humain. On veut pouvoir parler avec les gens. Pas juste arriver et dire : 'Bonjour, prise de sang, échographie, bilan urinaire et au suivant !'" regrette Erwan Troadec, infirmier aux urgences. Pour pallier ce problème, ils demandent "plus de lits d'hospitalisation, plus de personnel médical et paramédical."
De son côté, la direction indique avoir mis en place des mesures, parmi lesquelles "l'ouverture de lits supplémentaires pour cet été", selon Laurence Jullien-Flageul, coordinatrice des soins CHRU Brest.
Le reportage de Julien le Bot et Florence Malésieux