La fermeture des commerces non essentiels partout en France, annoncée mercredi soir par Emmanuel Macron, constitue un nouveau coup dur pour le monde économique. En Bretagne, où le taux d'incidence reste plus bas qu'au niveau national, les commerçants s'estiment lésés.
"Les restrictions en vigueur depuis la mi-mars dans 19 départements sont étendues à l'ensemble du territoire pour quatre semaines à partir de samedi", a annoncé Emmanuel Macron ce mercredi 31 mars. Ces mesures incluent la fermeture de certains commerces et l'interdiction de se déplacer à plus de 10 kilomètres.
En ce qui concerne les commerces, seuls ceux qui vendent "des biens et des services de première nécessité" auront le droit de rester ouverts. Il s'agit principalement des magasins alimentaires mais aussi des librairies, des disquaires ou encore des coiffeurs. Les boutiques de vêtements, de chaussures ou de jouets devront rester fermés.
En Bretagne cette mesure nationale sans distinction de territoire ne passe pas chez les commerçants. Françoise Le Gall, présidente de l'association "Vitrines de Brest", forte de 240 enseignes du centre-ville, réagit ce jeudi matin : "C'est la douche froide ! Je ne m'y attendais pas, je pensais qu'on partirait sur un confinement régional et que la façade Atlantique, moins touchée par la pandémie, serait épargnée". Ici, à Brest, la population fait très attention au port du masque rajoute t-elle, avec un fort sentiment d'injustice.
Revenir à la case départ
Dans l'association, tout les commerçants ont l'impression de revenir à la case départ, comme il y a un an, avec une question : "Où est le vaccin qui aurait pu empêcher cette mesure ?". Même les commerces qui vont pouvoir continuer à recevoir des clients vont à nouveau voir leur chiffre d'affaires baisser car il y aura moins de monde en ville.
Propriétaire d'une boutique de luminaire et décoration d'interieur, Françoise Le Gall va repasser au click and collect et présenter ses nouveautés de printemps sur les réseaux sociaux. Toutefois, elle sait déjà qu'elle ne pourra faire que près de 30 % de son chiffre d'affaires durant ce nouveau mois où une fois encore dit-elle, "il va falloir faire preuve de résilience et s'adapter".
"Une décision jacobine"
Du côté des cafés, pas de réjouissance non plus malgré la perspective d'une réouverture progressive des terrasses à partir de la mi-mai. Pierre Clolus, patron de l'Ambassade à Rennes et président du collectif "On va tous trinquer" ne décolère pas.
"Hier, nous étions en négociation avec la mairie afin d'étudier un protocole pour la réouverture de nos terrasses, relate-t-il. Là, une nouvelle fois, le gouvernement nous balade. On nous avait d'abord parlé de mi-avril, maintenant c'est mi-mai, et ce n'est pas sûr. C'est une décision jacobine, on aurait voulu que la Bretagne soit épargnée et bénéficie de mesures régionales".
"Quoiqu'il en côute, conclut le patron de bar, le 15 mai, nous serons ouverts".
Mon inquiétude est grande si la situation n'évolue pas
A Brest, Marc Le Gall, propriétaire du café "le Balto" se désole aussi : "Ce confinement arrive trop tard. Si l'on avait suivi l'exemple d'autres pays ayant confiné en janvier, nos activités auraient pu repartir au printemps, au moment des beaux jours. C'est un mauvais timing. Moi je n'ai pas de terrasses, alors je ne sais même pas sur quel pied danser pour espérer accueillir des clients. J'avais investi pour aggrandir mon affaire avec un côté brasserie, mon inquiétude est grande si la situation n'évolue pas".
Les magasins et commerces fermés pendant le confinement
Cafés,bars et restaurants (sauf pour la vente à emporter et la livraison),enseignes d'habillement,centres commerciaux de plus de 10 000 m², horlogers,bijoutiers,Instituts de beauté et de pédicure non-médicale, salons de manucure,salons de massage,prestations de service à domicile (sauf pour les coiffeurs à domicile qui sont autorisés à exercer leur profession),studios de tatouage et de piercing,piscines,saunas et hammams,établissements de cure thermale ou de thalassothérapie,gymnases,salles de sport et de danse, boîtes de nuit et discothèques,salles de jeux ,stades,hippodromes,cinémas, parcs de loisirs ,zoos, chapiteaux,bibliothèques et médiathèques, centres de documentation,salles de spectacle,théâtres ,musées,monuments,salles de concerts, salles polyvalentes et d'expositions, salons et foires-expositions, salle de conférences, campings, villages vacances et hébergements touristiques, Universités et établissements d'enseignement supérieur.