Fermeture des écoles, restriction des déplacements, c'est donc l'annonce du président de la République. Dès le mardi 6 avril, les élèves suivront les cours à distance. En Bretagne, enseignants et parents d'élèves réagissent à ces nouvelles mesures.
Au pied du mur avec des services de réanimation saturés, des classes déjà fermées, Emmanuel Macron a donc décidé de durcir les restrictions anti-Covid. Tout le territoire passe sous le régime des 19 départements déjà en mesures renforcées dès ce samedi 3 avril.
Puis à partir du mardi 6 avril, les crèches, les écoles, les collèges et les lycées fermeront pendant trois semaines. Du 6 au 9 avril, les cours se feront à distance. Puis les vacances de Pâques commenceront sur tout le territoire de manière uniforme le 12 avril. Elles se termineront deux semaines plus tard le 23 avril.
Décalage des vacances de Printemps
Pour la Bretagne, en zone B, les vacances de Printemps sont donc avancées de deux semaines. "Les cours vont reprendre le 26 avril, c'est à dire au moment où nos vacances de Pâques auraient dû commencer, analyse Gwenael Arzur de la FCPE (Fédération des conseils de parents d'élèves) des Côtes d'Armor. Je pense que beaucoup de familles qui avaient des réservations de vacances vont quand même partir. Des élèves seront absents fin avril et début mai."
Si les maternelles et primaires pourront retourner en classe le 26 avril, il faudra attendre le 3 mai pour les collèges et les lycées. Les étudiants sont, eux, autorisés à se rendre en cours un jour par semaine.
Réaction du monde enseignant
"Voilà, on est fixé !", réagit Pascale Le Flem, proviseure de la cité scolaire Baumont à Redon, en Ille-et-Vilaine. Elle estime que cette fermeture des établissements scolaires, dès le 5 avril, "devenait inévitable. La situation était intenable, pour beaucoup d’écoles, collèges et lycées, en termes de fonctionnement au quotidien avec de plus en plus d’élèves et d’enseignants absents".
Selon elle, choisir d’alterner cours à distance, vacances d’avril et retour en cours à distance jusqu’au 3 mai "est le scénario le moins pire" pour éviter de perdre des élèves en route, comme lors du confinement du printemps 2020. "Ne rien faire pour limiter les contaminations dans les établissements scolaires aurait été vraiment problématique d’un point de vue éthique".
"C’est le règne de la débrouille pour les enseignants et les parents d’élèves"
"On fait le deuil d’arriver à concilier sécurité sanitaire et le maintien de l’école, déplore, de son côté, Olivier Cuzon, représentant de Sud Education dans le Finistère. On a l’impression d’en être au même stade qu’en 2020, avec un ministre de l’Education qui n’a jamais voulu donner des vrais moyens aux écoles pour renforcer les mesures sanitaires, qui a refusé le dédoublement des classes en primaire par exemple."
Le syndicaliste souligne que, depuis un an, "c’est le règne de la débrouille pour les enseignants et les parents d’élèves". Il craint que cette nouvelle fermeture des établissements scolaires "ne remette les inégalités entre les élèves sur la table" avec, au bout du chemin, le décrochage scolaire.
Du côté de la FCPE, Gwenael Arzur enfonce le clou et déplore un manque de moyen : "S'il y avait plus de personnel dans les établissements, les mesures sanitaires auraient pu être respectées et on aurait peut-être évité une fermeture des classes." Et d'ajouter : "Le Président a bien souligné que l'école est importante."