Coronavirus sur le Charles de Gaulle : l'escale de Brest en question

Depuis son retour à Toulon, un tiers des marins du "Charles de Gaulle" a été testé positif au Covid-19. Une vingtaine d'entre eux sont encore hospitalisés. L'un deux est en réanimation. Des questions se posent aujourd'hui sur le maintien de la mission après l'escale de Brest. 
 


668 marins, sur les 1 767 que compte le porte-avions, ont été testés positifs au Covid-19 depuis son retour anticipé en France dimanche 12 avril. Un bilan temporaire, encore amené à gonfler. 

Mais l''armée a-t-elle sous-estimé la situation sanitaire sur le porte-avions "Charles de Gaulle" ? C'est ce que laisse entendre un des marins du navire amiral de la Marine. Ce père de famille, lui même testé positif au Covid-19, est confiné depuis dimanche sur un site militaire varois.

Dans un témoignage recueilli par France Bleu Provence, l'homme raconte "avoir l'impression d'être un mouton, parqué dans une chambre". Il partage quelques mètres carrés avec un de ses collègues. "L'armée a joué avec notre santé, notre vie." 

Selon lui, le commandant du porte-avions aurait proposé d'interrompre la mission dès la mi-mars, quand le "Charles de Gaulle" était en escale à Brest (Finistère). À ce moment-là, dit-il, plusieurs marins présentaient déjà les symptômes du coronavirus et le "pacha" (le commandant) aurait souhaité confiner immédiatement l'équipage. Toujours selon ce marin, cette proposition aurait été refusée par le Ministère des Armées.


Démenti de l'armée 


Un témoignage qui a obligé la Marine nationale à organiser un point presse ce jeudi 16 avril.

 "Ce qui est remonté, c'est qu'il n'y avait pas de symptômes de Covid qui est remonté jusqu'au service de santé à l'escale de Brest", a répondu lors de la conférence de presse le médecin référent pour la force d'action navale, Laurent-Melchior Martinez. 

"Je comprends l'inquiétude des gens. Mais il faut aussi garder son sang froid(...) On veut tous savoir ce qui s'est passé, des enquêtes sont en cours. Il faut attendre le résultat de ces enquêtes pour se prononcer"
, a souligné à ses côtés Christine Ribbe, porte-parole de la préfecture maritime de Méditerranée.
           
Une enquête de commandement et épidémiologique a été ouverte. "On n'a pas encore le résultat de cette enquête, j'espère qu'elle pourra nous dire d'où vient cette contamination", a ajouté le médecin. La gestion de l'épidémie sur le "Charles de Gaulle" et sur le groupe aéronaval (l'ensemble des bâtiments qui escortent le porte-avions), il en sera aussi question vendredi 17 avril. Les députés de la Commission de la Défense nationale et des forces armées entendront Florence Parly, ministre des Armées.

Le navire, lui, va être décontaminé avant de pouvoir reprendre la mer. 
 
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