Jean-Yves Béquignon : "rentrer le Charles de Gaulle à Toulon, ce n'est pas un sport de masse"

Il a longtemps navigué, pour la Marine marchande, la Marine nationale. Parfois simple officier, parfois commandant, maintenant enquêteur, plume et photographe pour des revues spécialisées sur la mer, Jean-Yves Béquignon ne s'est jamais ennuyé. 


"C'est super de diriger un bateau, un équipage, de créer un esprit, de manoeuvrer un outil compliqué" raconte Jean-Yves Béquignon. Lui qui ne voulait pas travailler enfermé entre quatre murs choisit la mer très rapidement. Originaire de la région parisienne, il écume le Golfe du Morbihan sur le Maraudeur puis le Corsaire de son père, pendant les vacances. Il devient aussi moniteur à l'école de voile les Glénans, qu'il ne lâchera pas. 

A 18 ans, il rejoint l'école de la Marine marchande, "j'ai appris la navigation sur les cargos" résume-t-il, tout en expliquant ne pas avoir de souvenirs incroyables de cette période. "Beaucoup étaient aigris et inquiets. Dans les années 80, c'était la période de crise dans la Marine marchande." 

Il rencontre alors la Marine nationale pour son service militaire, qui lui plaît davantage avec son esprit collectif, sa confiance dans les jeunes auxquels on laisse la manoeuvre. Après 19 mois, retour à la Marine marchande, avec des périodes de grands embarquements. Plus tard, il devient même lieutenant d'un paquebot à Miami : "ça me faisait rigoler" dit-il "mais c'était du boulot, avec 2000 personnes à bord." 

Il fera finalement sa carrière à la Marine nationale où il sera envoyé en missions opérationnelles, pendant des conflits : la guerre Irak / Iran, la guerre du Golfe... "Ce que j'aimais bien à l'époque c'était de ne pas savoir à l'avance. Tu connaissais la zone mais tu ne savais pas pour quoi faire."10 ans de "navigations intenses" passent. 


De l'Etoile à la base flottante du Charles de Gaulle


En 1993 Jean-Yves, lieutenant de vaisseau, devient le commandant de l'Etoile, l'un des derniers bâtiments de la Marine nationale à avoir servi dans les Forces navales françaises libres. Avec ce poste et pendant deux ans, il fait ses premiers pas dans les fêtes maritimes. Pendant cette période, il sauve un de ses hommes tombé à la mer du côté de Barfleur, un souvenir dont il tire un principe de réalité. "Quand quelqu'un tombe à l'eau, personne ne peut dire qu'il va être sauvé. C'est de la chance que l'on va aider, selon la formation des gens."

Pétrolier, navire hydrographique, il continue de mener des équipes et finit par atterrir comme officier de manoeuvre sur le Charles de Gaulle. "Faut avoir connu ça au moins une fois dans sa vie" souffle-t-il.

Quand on rentre le porte-avion dans le port de Toulon, ce n'est pas un sport de masse. Peu ont une telle occasion. Si tu rates la manoeuvre tu deviens célèbre ! 

De cette période, il retient le travail d'équipe. Toujours. "Un dialogue à trois, entre le pilote, le commandant et moi". Dans tout son parcours, il oscille entre les fonctions "un jour t'es commandant, tu es le roi et après tu peux redescendre."

Au fil de l'eau, l'écriture et la photographie prennent leur place. Toujours le fruit d'un hasard, d'une rencontre. Presque retraité de la Marine, il collabore depuis plusieurs années avec le magazine Chasse Marée tout en assurant des missions ponctuelles comme enquêteur sur les accidents en mer. 

Est-ce que d'autres bateaux le font rêver ? Il évoque une belle goëlette basée en Méditerranée "Eleonora" sur laquelle il ne bouderait pas son plaisir. Encore un.  




 
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