Semaine du Golfe : Elles donnent des ailes contre le cancer

Nicole Andrieux a créé "Elles du bassin" à Landernos. Elle rejoignait les Pink Ladies, pour qui ramer fait partie de "la vie d'après" le cancer du sein. A la Semaine du Golfe, la petite-fille du patron du Corbeau des Mers nous a montré qu'être en groupe, et ramer en rythme, fait la force.
 

Treize Drakkars, Dragon boats et canoés s'alignent en face du Logéo, dans le Golfe du Morbihan. Ensemble, les quelques 150 Pink Ladies venus des quatre coins de France vont s'élancer pour une traversée vers la petite île d'Ilur.

Du rythme, du souffle, on lève les pagaies et c'est parti. A la proue, quelques têtes de dragon rappellent qu'à bord, ce sont des guerrières.

Ramer pour lutter contre le cancer du sein, "c'est au canada que cela a été lancé" raconte Renée Ménage, des Pink Ladies de Vannes, hôtes de ce rassemblement avec l'association Roz Naga. "C'est un oncologue qui a pensé que le geste de pagayer améliorait le drainage du bras et la rééducation de l'épaule après l'ablation du sein"explique-t-elle.
 
Renée Ménage a rejoint l'association Vannetaise un an après sa création, en 2014, alors qu'elle était soignée au centre Gaudechot de Nantes. "Pour moi, cela montre aussi qu'i y a une vie pendant, et après le cancer" explique-t-elle, "j'en ai d'ailleurs fait un film à projeter avec un débat, cela a fait partie de ma rééducation".
 

il faut créer une symbiose entre des personnes qui en même temps partagent une lutte, et qui sont dans la joie et le bonheur de vivre


Parmi les embarcations qui évoluent en propageant la bonne humeur des Pink Ladies, il en vient de Lille, Marne la Vallée(77), Argentières, Bordeaux, Nantes…
 

Nicole Andrieux a elle créé l'équipe des "Elles du bassin" l'année dernière, à Andernos (bassin d'Arcachon).
Pour cette Finistérienne, originaire de l'île de Sein, ramer contre le cancer était une évidence.

"C'est très important le groupe, il faut créer une symbiose entre des personnes qui en même temps partagent une lutte, et qui sont dans la joie et le bonheur de vivre"affirme-t-elle.

Cela, malgré les douleurs et l'effort, qui se voit sur les visages de certaines rameuses de la flotte des Pink Ladies.

Pendant le cancer, c'est la galère. Après le cancer, c'est la galère


"On se réapproprie notre corps, qui a été meurtri pour certaines d'entre nous par la maladie, et qui continue à 'être parce que le cancer ne s'arrête pas avec les traitements" dit avec beaucoup de pudeur Nicole.

La bienveillance, l'amitié, la solidarité… Toutes ces valeurs que met en avant la finistérienne de Landernos résonnent au rythme des pagaies. Et le rire, surtout. "Pendant le cancer, c'est la galère. Après le cancer, c'est la galère" s'amuse une rameuse aux côté de son mari.

A ces valeurs, Nicole Andrieux y ajoutera celles de la résistance, et du féminisme. Longtemps, cette petite-fille du premier patron du Corbeau des mers, le langoustier qui emmena les premiers résistants bretons de l'île de Sein à Londres, a gardé vivante cette histoire familiale.
 

J'ai bouclé la boucle


"Les femmes qui ont vécu la résistance et la guerre, on les oublie trop souvent à mon goût. Or, elles ont résisté à leur manière" affirme-t-elle.

Difficile de ne pas y voir un parallèle avec son combat. Difficile de ne pas voir comme un symbole sa rencontre avec le langoustier, restauré depuis deux ans, dans les eaux du Golfe du Morbihan ce mardi.

"Pour tout vous dire, j'ai pleuré" confie Nicole, "c'étaient des larmes de bonheur et d'émotion, je l'ai dit à l'équipage, et je me suis dit que c'était en quelque sorte une boucle qui est bouclée."

Quand la grande histoire rejoint celle d'hommes et de femmes qui traversent leurs guerres d'aujourd'hui.
 

Celle de Nicole n'est pas totalement terminée. "Je suis en rémission, mais toujours sous traitement" précise-t-elle.

Aujourd'hui, elle mène une activité d'écoutante bénévole pour l'accueil des femmes et des aidants, avec la Ligue contre le Cancer, entre autre.

"Mais vous voyez" conclut Nicole, "notre lutte n'est pas vraiment visible sur notre visage. Nous sommes aguerries, et nous et nous avons envie de partager cette joie de vivre qui est la nôtre, c'est essentiel, vraiment."


 
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