Les clubs de basket du Finistère sont contraints de payer l'intégralité de leurs cotisations aux différentes instances, alors que le championnat est à l'arrêt depuis le mois d'octobre. Le nombre de licenciés est en baisse, certains craignent pour l'avenir de leur club.
Les championnats de basket sont à l'arrêt depuis la mi-octobre. Et toujours aucune perspective de reprise. Pourtant, les clubs ont reçu début février la deuxième tranche de cotisations dues aux instances : le Comité départemental, la Ligue de Bretagne et la Fédération nationale. Le règlement de la troisième et dernière tranche tombe habituellement en mars. Une facture annuelle qui s'élève de 1 000 à 25 000 euros, selon le nombre de licenciés des clubs.
Payer en intégralité cette année alors que se profile une saison blanche... "ingérable" pour la présidente du Gouesnou Basket, qui prend immédiatement la plume. Le courrier adressé au comité départemental est co-signé par 54 clubs sur 56 dans le Finistère.
"Nous, présidents des clubs finistériens, sommes unanimes sur le fait que cette facturation va faire plonger financièrement beaucoup de clubs amateurs. Certains sont déjà d'ailleurs dans une immense difficulté et doutent de pouvoir poursuivre la saison prochaine", est-il écrit.
Les cotisations, prélevées sur les licences
En clair, les clubs demandent aux instances de revoir leur copie. "Nous sommes conscients que nos instances ont fait des économies de charges du fait qu'il n'y ait pas de compétition, pas de formation, pas de stages" explique Solenne Fagot, "On aimerait bien que cette part-là soit rétribuée pour nos licenciés, afin qu'on puisse leur proposer une licence à moindre coût l'année prochaine."
Les cotisations sont prélevées sur les licences, mais celles-ci n'ont parfois pas été payées aux clubs, faute de visibilité sur la saison. De nombreux clubs recoivent d'ailleurs des demandes de remboursement de la part des joueurs ou des parents.
La baisse de licenciés
Le président de Pluguffan basket fait partie des signataires. Lui, a fait le choix de ne pas encaisser les licences. Difficile donc, de régler ces charges.
"Aucun enfant n'a été en compétition chez nous à Pluguffan, les deux équipes adultes ont fait trois ou quatre matchs c'est tout" rapporte Pierre-Yves Biger. "Donc il était impossible pour nous de prendre de l'argent à ces personnes-là." À Pluguffan sur 160 licenciés la saison passée, seuls 70 s'étaient ré-inscrits pour cette année 2020/2021.
Les clubs redoutent de perdre leurs licenciés. Le Finistère enregistre déjà une baisse de 17% de joueurs. Et c'est 19% à l'échelle de la Bretagne. Solenne Fagot demande une réponse "rapide et forte" de la part des instances.
"Indispensables à la vie des instances"
De leur côté, le Comité départemental et la Ligue de Bretagne assurent partager leurs inquiétudes. Mickaël Lebreton, président de la Ligue régionale précise que ces cotisations sont "vraiment indispensables à la vie des instances."
"Ces cotisations elles servent à mettre en place un budget prévisionnel en début d'année. Ce budget prévisionnel il est serré, il est au plus juste pour pouvoir à la fois payer nos salariés, parce qu'on a tous des salariés, et mettre en place des actions qui sont prévues sur le territoire" détaille-t-il.
Le président de la Ligue ajoute travailler sur de nouvelles formes de pratique du basket cette saison, dès que les indicateurs seront au vert. "Comme par exemple des tournois en trois contre trois, ou une réorganisation des poules de façon à ce qu'elles soient plus locales."
Les instances fédérales soulignent également que des gestes ont été faits envers les clubs. "Nous avons déjà pris la décision avec les membres du comité directeur de ne pas facturer à nos clubs les engagements liés à la compétition correspondant à une non-facturation de 35000 euros pour les clubs. Nous avons également pris à notre charge le coût d’arbitrage des 3 uniques journées de championnats", indique Anne Madec, présidente du Comité du Finistère.
Mais sur les cotisations, aucune retribution comme demandé, n'est pour l'instant envisagée.