La Confédération nationale du Crédit Mutuel, et le Crédit Mutuel Arkéa, basé à Brest, enterrent la hache de guerre et signent un protocole d'accord après 15 ans de conflit interne. Une scission avait été envisagée, il y avait eu procès et manifestations.
C'est sans doute la fin de 15 ans de conflit interne.
La Confédération nationale du Crédit Mutuel (CNCM), organe central de la banque, et Crédit Mutuel Arkéa qui réunit les fédérations de Bretagne et du Sud-Ouest ont annoncé mercredi dans un communiqué la signature d'un protocole d'accord.
Voté "à l'unanimité" par le Conseil d'administration du CNCM, il vise à préserver "la cohésion du Crédit Mutuel" tout en garantissant "l'autonomie" de ses 19 fédérations, y compris de celles d'Arkéa.
Des tensions internes s'étaient mues en conflit juridique en 2014, opposant Crédit Mutuel Arkéa dont le siège est à Le Relecq-Kerhuon près de Brest, et la CNCM, l'organe central qui chapeaute l'ensemble des fédérations du groupe.
Scission envisagée en 2018
Les craintes quant à une éventuelle scission du groupe ont culminé en 2018 lorsque la branche bretonne avait déclaré vouloir prendre son indépendance à travers son président d'alors, Jean-Pierre Denis. S'en était suivie une manifestation devant Bercy de milliers de salariés vêtus de rouge et marchant aux cris de "Vive Arkéa".
Le conflit parfois larvé, parfois ouvert, s'est traduit par de nombreux procès et une multitude d'échanges acrimonieux entre les deux entités.
Les discussions entre les deux parties avaient repris à l'été 2022, la CNCM faisant alors un pas vers Arkéa, chargeant son président Nicolas Théry, "de mettre fin à un conflit qui n'est ni dans l'intérêt des sociétaires, ni à la hauteur de la situation économique actuelle et future".
En mars, le groupe Crédit Mutuel avait annoncé un bénéfice net de 4,1 milliards d'euros en 2022, une légère baisse après l'année record de 2021, et plaçant la banque en troisième position des banques françaises en matière de bénéfice, derrière BNP Paribas et Crédit Agricole.
(Avec AFP)