Emmaüs : pour faire face à un afflux de dons, "on a besoin de bras"

Les dépôts d'Emmaüs ont rouvert leurs portes, comme dans celui du Relecq Kerhuon près de Brest et les dons solidaires ont repris massivement. L'association recherche de nouveaux bénévoles pour y faire face. 

Sur le site Emmaüs du Relecq Kerhuon, dans le Finistère, depuis la fin du confinement, les dépôts de dons affluent inexorablement. Il faut dire que les Brestois, comme le reste des Français ont profité de cet arrêt forcé pour faire du tri chez eux. C'est le cas de Nicole, retraitée qui effectue aujourd'hui son premier don à l'association. « Enfermée à la maison, j'ai eu l'envie de faire du ménage chez moi, raconte la Brestoise. J'ai trouvé un tas de choses qui peut resservir alors je veux faire plaisir ». Elle n'est pas la seule.

 

Trois fois plus de dons que d'habitude

Dans l'entrepôt, c'est une véritable montagne de sacs qui s'est constituée. Trois fois plus qu'à l'habitude.

On a reçu l'équivalent de deux mois et demi de dons en l'espace de trois semaines 

« Rien qu'en textiles , cela représente 30 tonnes, mais on a également reçu des meubles, de la vaisselle en quantité ... On n'a jamais vu ça », explique Frank Laroche-Osouf, le responsable de la communauté. Et les compagnons de la communauté, 45 adultes, ont du mal à y faire face. Parmi eux, Omar, écouteurs dans les oreilles, trie les vêtements. « Je fais ma part, mais il y a beaucoup de boulot, avoue le jeune soudanais. Les gens donnent beaucoup mais parfois ils donnent n'importe quoi, dit-il en souriant ». Un sourire partagé par l'ensemble des compagnons et des bénévoles qui se font rares ces derniers temps.

 

Beaucoup de dons mais peu de bénévoles

« C'est paradoxal, mais c'est en cette période où l'on reçoit beaucoup de dons, que l'on a le moins de bénévoles. Ce sont souvent des retraités et donc des personnes à risques. Avec le Covid, elles préfèrent rester à la maison », analyse le responsable de l'association. Une autre Nicole, une bénévole depuis 12 ans, apprécierait de voir un peu de jeunesse dans les rangs : « On a toujours besoin de bras, même quand la situation est normale. Je pense que cela peut vraiment une superbe expérience humaine et on en a vraiment besoin d'aide en ce moment avec la réouverture ».

 

Heureux de la réouverture

Malgré la montagne de tri à effectuer, cette réouverture, personne ne la regrette. Pour Frank, "il fallait remettre la machine en route : avec la fermeture des dépôts et des boutiques, on a perdu plus de 200 000 euros. Et pourtant, on a continué notre mission quotidienne. On ne reçoit aucun financement de la part de l'Etat. On est donc heureux de rouvrir notre dépôt pour organiser nos braderies mensuelles, on a besoin d'acheteurs et de faire un peu de place. Effectuer un achat, ici, c'est nous permettre de rester autonome et de poursuivre notre mission d'insertion en réalisant un geste solidaire"

La prochaine braderie devrait se tenir le 20 juin prochain. En attendant ne vous en faîtes pas, les locaux ne sont pas encores arrivés à saturation et il reste de la place pour stocker.

 

 

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