Vêtements, chaussures et accessoires se sont entassées dans les conteneurs de notre région. Pourtant, le Relais Bretagne n’a toujours pas repris ses activités. Le président demande aux donateurs d’attendre et de “confiner” leurs sacs à la maison.
Pour beaucoup d'entre nous, le confinement a été l'occasion de ranger nos placards… et de trier ! Si certains ont pensé “faire un bon geste” en se débarrassant de leurs vêtements, cela a eu un impact néfaste pour les 33 structures Relais en France.
“Au contraire, ça nous pénalise. C’est un loupé environnemental et un loupé économique”, alerte Pascal Milleville, directeur de l'entreprise Le Relais Bretagne.
Collecte à l'arrêt
En effet, depuis le début du confinement, la majorité des structures, en Bretagne et dans le reste du pays, sont fermées. Impossible pour celles-ci de collecter et trier. Mais face à l’afflux de vêtements déposés dans les bennes, le Relais Bretagne s’est organisé pour les désengorger.
“On a dû faire des tournées de nettoyage, on a mobilisé des volontaires”, explique Pascal Milleville. Avec les pluies abondantes fin avril, certains textiles, déposés aux pieds des bennes, étaient mouillés, dégradés... et ont terminé à la poubelle.
“Pour nous, cela a été une charge supplémentaire. Tout ce qu’on a dû mettre à la poubelle, on l’a payé. C’est 150 euros la tonne”. Au total, 200 tonnes ont été récoltées pendant le confinement en Bretagne. Parmi elles, entre 15 et 20 tonnes ont été jetées à la poubelle.
Les Bretons, champions du recyclage
Pascal Milleville en appelle au civisme de la population. “On a besoin des particuliers. Ils doivent confiner les sacs jusqu’à début juin”. Pas question d’effrayer les futurs donateurs, mais il leur demande d'attendre que les centres s'organisent.
La Bretagne est la région qui trie et recycle le plus. 4,8 kilos sont en moyenne collectés par an et par habitant en Bretagne, sur une moyenne nationale de 3,4 kilos.
Une reprise progressive
Avec une reprise espérée pour début juin, le Relais Bretagne redémarra pendant la période où les dons de vêtements sont les plus importants. Mais sa capacité de stockage est limitée : seulement 50 tonnes.
Si pour le moment, les six magasins Ding Fring de Bretagne, où est envoyée une partie de la collecte de vêtements de bonnes qualités, ont rouvert le 11 mai, les autres partenaires sont à l’arrêt ou fonctionnent au ralenti. A l’image des trois centres de Relais France en Afrique, actuellement fermés.
Pascal Milleville craint donc de ne pas pouvoir stocker l'afflux de vêtements et en appelle au soutien de La Région Bretagne, en attendant que les partenaires reprennent progressivement leurs activités. “On a demandé à la région de pouvoir nous accompagner pour pouvoir financer le sur-stock”, explique-t-il.
L'activité du Relais Bretagne
Relais Bretagne est une entreprise de revalorisation de textile, dont le but est de lutter contre l'exclusion par la création d'emplois. 140 salariés sont employés pour collecter, trier et revendre les textiles et chaussures usagés.Chaque année, 15.000 tonnes de vêtements sont récoltées par le collectif textile breton qui regroupe 4 structures : Le Relais à Acigné (35), Retritex à Pontivy (56), Artex à Saint-Brieuc (22) et Abi29/Inservet à Brest et Douarnenez (29).
1.900 conteneurs sont répartis dans les villes et campagnes de notre région.