Le piano de Yann Tiersen se pare d'électro sur son nouvel opus "Kerber", dont la sortie, ce 27 août, est accompagnée d'une performance filmée tournée à Ouessant. Ouessant, son île et la source d'inspiration du projet. Le musicien breton signe ici son onzième album studio.
"Ar Maner Kozh", "Kerdrall", etc. Tous les noms des morceaux de "Kerber", le nouvel album de Yann Tiersen - dont la sortie est prévue ce 27 août - renvoient à une portion de l'île d'Ouessant. Plus précisément à un petit périmètre autour de l'antre de l'artiste, sa maison et son propre studio d'enregistrement.
C'est dans cet espace qu'a été tourné le film éponyme qui accompagne la venue de ce nouvel opus. "Kerber, le film" sera d'ailleurs diffusé sur une plateforme de streaming, ce jeudi à 21 h.
"Je regarde le monde différemment"
Avec ce disque et ce film, le musicien a-t-il voulu faire un portrait de Ouessant ? La réponse surprend puisqu'il est surtout question de Californie, de vélos et de puma.
"Il y a quatre ans, on a traversé la Californie à vélo avec ma femme, on s'est fait suivre par un puma, on a failli y passer, par ignorance de l'écosystème, de là où on était, relate Yann Tiersen. Depuis, je regarde le monde différemment, il faut intégrer l'endroit où on vit et interagir vraiment. On vit une époque de plus en plus virtuelle,
il faut faire le chemin inverse, c'est plus enrichissant d'être connecté à son environnement, ça peut être aussi une ville".
Cette église, c'est plein de choses pour moi, un endroit où on passe (...), pour des funérailles de proches, là où je me suis marié, c'est un lieu important
Dans le film, des images d'Ouessant ponctuent donc les titres joués principalement dans son studio, l'Eskal, mis à part des performances en extérieur, dans un fort
ou dans une église. "On voit à un moment la chapelle de Kerber, mais là, c'est dans l'église de Ouessant, cette église, c'est plein de choses pour moi, un endroit où on passe, qu'on soit croyant ou pas, pour des funérailles de proches, là où je me suis marié, c'est un lieu important".
Entre piano et électro
C'est la première fois que Yann Tiersen s'aventure ainsi entre piano et électro. Cette dernière s'engouffre comme le vent sous une porte au début du disque, sur "Kerlann", avant de s'embraser sur "Ker al Loch".
La musique électronique n'était toutefois pas terra incognita pour l'artiste breton. "J'avais commencé par là il y a super longtemps, c'est comme ça que j'étais venu à l'acoustique, en samplant les choses" se rappelle ce créateur internationalement connu depuis la B.O., en 2001, du "Fabuleux destin d'Amélie Poulain".
Ce fan de Kraftwerk avait aussi fait une parenthèse électro avec deux comparses dans un groupe de synthés, ESB. Pour défendre "Kerber" sur scène, il n'est pas
seul non plus, entouré de son épouse Emilie Quinquis et de Jens Thomsen. Tiersen a rencontré ce dernier lors d'une résidence aux Trans Musicales de Rennes en 2008 et avait un temps fait partie du groupe de ce musicien originaire des Iles Féroé, Orka. Encore un insulaire, on y revient toujours.