Elles se nichent au carrefour du street art, de la culture traditionnelle, et des souvenirs d’enfance. Partout dans le monde, au coin des rues, un collectif d’artistes colle des boîtes à musiques. Hommages à des chanteurs, et désormais aussi à des régions. À commencer par la Bretagne. Il n'y a plus qu'à tourner la manivelle.
Ce matin-là, Sébastien Leparquois et Jérôme Sallenave du réseau The Atomik Nation arpentent les rues de Brest. Avec, derrière la tête, une idée. Et dans le creux de l'oreille, déjà, une mélodie.
Pour poser leur boîte à musique, ils ont choisi ce qu’ils considèrent comme la Tour Eiffel de la ville, le Pont de Recouvrance, lieu emblématique de la ville.
Un brin de colle et un tour de manivelle plus tard, les "Tri Martolod" de Stivell jaillissent de la boîte pour aller prendre l'air
Coller de la musique dans la rue
"L’idée, expliquent-ils, c’est de coller de la musique dans la rue. Parce que si on peut jouer de la musique dans la rue, quand on arrête de jouer, il n'y a plus de traces. Alors on a voulu coller... ou bien des choses qui évoquent la musique comme des partitions, des vinyls. Ou des objets qui en jouent."
La boîte à musique, ça parle à tout le monde, on a tous un jour tourné la manivelle. C’est la première musique machine, c’est enfantin, et le son cristallin, ça touche toujours le cœur…
The Atomik Nation
Hommage à la Bretagne
The Atomik Nation dit en avoir collé plus de 500 dans le monde, hommages à des artistes disparus, ou pas. Mais "comme cela touche à l’enfance, ce sont souvent des chanteurs ou des chanteuses de la génération de nos parents, de nos grands-parents. A Brest, on en avait déjà posé une en hommage à Piaf."
"On en a posé, aussi, en clin d’œil à notre propre musique. Et puis, on a eu envie de saluer des régions. Et on a choisi de commencer par la Bretagne. Parce qu’on a beaucoup de Bretons dans notre réseau d’artistes, et parce qu’à chaque fois qu’on a joué quelque part en Europe, dans le monde, il y avait toujours des Bretons pour venir nous voir, avec un drapeau, un Gwen ha Du.
Bientôt, une quinzaine de boîtes auront été posées dans la région. Et le collectif d'artistes compte en envoyer à des Bretons qui vivent ailleurs dans le monde, pour essaimer.
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"S’ils nous arrivent de coller sauvage, terminent les deux artistes, on respecte toujours les lieux. Et on peut travailler aussi pour des villes, des festivals. Bientôt, ce sera pour les plages du débarquement.
"Ce qui est génial, c’est que les gens qui les voient, et qui tournent la manivelle, nous envoient des photos, des vidéos. C’est du partage".