Peu avant 9 heures ce mardi 10 décembre, des policiers ont suivi des manifestants jusque dans le hall de la bibliothèque universitaire de l’UBO. Une intrusion qui a choqué le personnel de la BU.
La Bibliothèque universitaire de la faculté de Lettres est déjà remplie lorsqu’un petit groupe de manifestants s’engouffrent dans le hall. Ils affirment qu’ils faisaient partie d’un "barrage filtrant" sur le rond-point du bas de la rue de Glasgow, à plusieurs centaines de mètres de la bibliothèque. De son côté, la préfecture parle d’une action de "casseurs", qui ont "mis le feu à des poubelles". Ce qui a entraîné une réponse des forces de l’ordre, agissant dans le cadre de "flagrance".
Plusieurs témoins, parmi les personnels de l’UBO, assistent à l’intervention d’une dizaine de policiers dans l’enceinte de la bibliothèque universitaire. "J’étais en train de travailler à l’accueil, j’ai entendu des cris, je suis sortie et j’ai vu un groupe de jeunes qui reculaient et des policiers en casque, boucliers et matraques qui avançaient et qui tapaient les étudiants" raconte Karine Boënnec, employée de la bibliothèque.
L’un des agents aurait fait usage de sa matraque pour frapper un manifestant. La préfecture dément tout acte de violence : l’agent aurait sorti sa matraque parce qu’un "individu était armé d’une barre de fer". Pourtant, d’après Karine Boënnec, les manifestants ne semblaient ni menaçants, ni dangereux. La responsable de la bibliothèque, Véronique Douaillard, intervient rapidement auprès des policiers : "Je leur ai demandé de sortir, ils faisaient peur. C’était extrêmement choquant qu’il y ait eu des coups de matraque, je n’avais jamais vu ça de ma vie." L’intervention ne dure que quelques minutes et aucun manifestant n’aurait été interpellé dans le cadre de l’intervention.Moi j’ai eu peur quand j’ai vu la matraque, je me suis demandée jusqu’où ça allait aller, ajoute-t-elle.
Dans un communiqué, le président de l’UBO, Matthieu Gallou s’interroge sur le motif de cette intervention. Il rappelle "qu’en dehors de situations d’urgence absolue, les forces de l’ordre ne peuvent intervenir sur un site universitaire que sur réquisition du président".