Suppression de 600 postes chez Boiron : le site de Brest va fermer en novembre

Le laboratoire Boiron a annoncé plus de 600 suppressions de postes en France, environ un quart de ses effectifs dans le pays. 13 sites seront fermés et parmi eux, celui de Guipavas, près de Brest qui emploie 19 salariés. Sur le site de Rennes, 17 emplois vont être supprimés.

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Boiron a confirmé mercredi les craintes de ses syndicats : le laboratoire a annoncé plus de 600 suppressions de postes en France, environ un quart de ses effectifs dans le pays, mettant cette décision sur le compte du déremboursement de l'homéopathie décidé par le gouvernement. Au total, 13 des 31 sites de Boiron en France seront fermés, dont le site de Guipavas, près de Brest. Il fermera en novembre.

Suite à la baisse du remboursement des médicaments homéopathiques, qui ne seront plus du tout remboursés en janvier prochain, 19 personnes vont perdre leur emploi en novembre. Pour la directrice du site finistérien, ce choix du déremboursement est incompréhensible. "Je n'arrive pas à comprendre un Etat qui se prive d'une médecine qui n'a jamais été aussi moderne" explique Lydia Villefeu, la directrice du site Boiron de Brest depuis 30 ans.
 
En lien avec la fin du remboursement des médicaments homéopathiques à partir de janvier 2021, 12 usines du groupe Boiron ferment dont celle de Guipavas près de Brest. Interview de Lydia Villefeu, directrice du site Boiron de Guipavas depuis 30 ans ©France 3 Bretagne

Sur le site de Rennes, le nombre de salariés va lui être réduit : 17 emplois sur les 43 actuels vont être supprimés.

Parmi les usines qui vont fermer, figure aussi celle de Montrichard (Loir-et-Cher). C'est l'un de ses trois sites de production sur le territoire, ce qui représente au total la suppression de 646 postes, a indiqué à l'AFP le groupe, qui a présenté ce projet aux syndicats dans la matinée.
 

"Pérenniser l'entreprise"


Ce plan, qui ne concernera que la partie française des quelque 3.700 salariés du groupe dans le monde, est nécessaire pour "pérenniser l'entreprise et assurer son avenir et celui des salariés qui restent", a affirmé le laboratoire. "Dans ce projet, il y a la création de 134 postes et aussi une nouvelle organisation de nos équipes commerciales pour pouvoir s'adapter à cette nouvelle donne", a-t-il précisé, ajoutant que les filiales à l'international ne sont pas concernées par "ce plan de réorganisation". 

Dans le détail, outre l'usine de Montrichard, 12 sites de préparation-distribution seront fermés, à Avignon, Belfort, Brest, Grenoble, Limoges, Niort, Paris-Bois d'Arcy, Paris-Ivry, Pau, Rouen, Strasbourg et Toulon.

Le laboratoire lyonnais, leader mondial du secteur, a mis en avant le rôle que joue, selon lui, la décision de dérembourser l'homéopathie prise par le gouvernement français, alors que l'Hexagone représente quasiment 60% de ses ventes. Depuis le 1er janvier, l'homéopathie, qui fut un temps remboursée à 65% avant de tomber à 30%, ne l'est en effet plus qu'à 15%. Ce taux tombera à zéro en 2021.
 

Une longue polémique


Cette décision avait été annoncée en juillet 2019 par le ministère de la Santé, au terme d'une longue polémique sur l'efficacité de l'homéopathie. Cette controverse avait vu s'affronter les médecins pro et anti-homéopathie, une pétition en faveur du maintien du remboursement rassemblant même 1,3 million de signatures, selon le site www.monhomeomonchoix.fr, soutenue par des organisations professionnelles, sociétés savantes, patients et entreprises du secteur de l'homéopathie.

À l'époque, Boiron avait brandi le risque des importantes conséquences sociales d'une telle mesure, affirmant qu'un déremboursement menacerait 1.000 emplois sur ses 2.500 en France. Il y a eu "une campagne de déstabilisation très virulente depuis deux ans", a affirmé l'entreprise, disant continuer à "tout faire pour obtenir un moratoire et le maintien d'un remboursement".
   

Un problème d'image


Le groupe, qui doit publier ses résultats annuels financiers dans la soirée mercredi, a confirmé s'attendre à une baisse de sa rentabilité en 2019. Ses ventes annuelles l'an passé, déjà publiées, sont en baisse de presque 8% à 557 millions d'euros, alors même que le déremboursement n'avait pas encore eu lieu. "8% de baisse de chiffre d'affaires, ce n'est pas très important. Le problème est, en dehors du déremboursement, l'image, l'une des pires choses à gérer. L'image est totalement décrédibilisée, cela pèse aussi sur l'activité", commente le bureau d'analyse financière français IDMidCaps.

Toutefois, très peu endetté, le groupe disposait à fin 2018 d'une trésorerie nette supérieure à 210 millions d'euros. "Même s'ils disposent d'une situation financière favorable, ils sont obligés de prendre des mesures drastiques et de s'adapter à la situation s'ils veulent continuer à générer de la trésorerie de façon durable pour se développer", nuance IDMidcaps. 
 
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