La photo comme aux premiers temps de cette invention, voici ce qui intéresse cette jeune finistérienne. Laura Aubrée pratique son art en studio et en plein air, avec sa chambre noire et une technique très particulière pour offrir un rendu unique à ses clichés.
Laura Aubrée et la photographie, c'est une histoire d'amour. Née à l'ère du numérique et pourtant, passionnée par les techniques anciennes. Elle possède son propre atelier au Conquet. Dans le viseur de sa chambre noire, le temps est comme suspendu.
Ce jour-là, Laura a trouvé son sujet : le plus haut menhir actuellement debout, à Plouarzel. "Je compare beaucoup la photo à la méditation", explique la jeune femme." On a des étapes répétitives où tout est dans la lenteur, la patience, la persévérance. Ce sont des techniques qui demandent beaucoup de patience. Et c'est ça qui m'a attiré, de prendre le temps, surtout dans des espaces comme ici. De se reconnecter et de pouvoir créer de ses mains des objets uniques." Son laboratoire d'appoint, qu'elle installe sur site, est indispensable à toute sortie. Chaque cliché impose une longue préparation. Avant que tout ne se fige… à la lumière du jour.
La technique s'appelle collodion humide, c'est à dire que la plaque est humide et il ne faut pas qu'elle sèche sinon la photographie ne pourra pas apparaître. Donc tout doit être fait dans un laps de temps assez court.
Laura Aubrée, photographe
Après avoir passé ses clichés dans des bains, sous la petite tente de son labo ambulant, Laura Aubrée voit enfin son travail révélé sous ses yeux :"ça c'est vraiment mon moment préféré. Le moment où on se rend compte de cet objet photographique qu'on a créé de A à Z et le moment où l'image apparaît sur la plaque de verre c'est assez émouvant", confie t-elle.
Si le menhir, immobile, est un sujet facile, et l'extérieur un beau terrain de jeu. Laura a un point faible pour les portraits, capturés en studio.
"Ce que j'aime avec cette technique et avec le portrait, précise la photographe, c'est qu'on est vraiment sur des images intemporelles. On ne sait pas comment elles ont été faites, et ça apporte un peu de mystère à la photo finale." Une passion qu'elle partage bien volontiers, pour tous ceux désireux de se former ou s'initier à la photographie… d'une autre époque.