Législatives 2024. Dans la circonscription de Brest-centre, c'est "le rassemblement, oui, surtout derrière moi"

Lors des dernières élections législatives en 2022, pas moins de 16 candidats s’étaient présentés dans la circonscription de Brest centre. Cette fois, malgré les délais et la situation compliquée, ils sont encore dix à briguer le poste de député.

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La 2ᵉ circonscription du Finistère, celle de Brest, fait le plein de candidats. C'est le record pour ces législatives anticipées du 30 juin et 7 juillet, avec 10 candidats investis. En 2022, le député sortant, Jean-Charles Larsonneur, qui n'avait pas été investi par la majorité présidentielle, mais qui y était allé quand même, l'avait emporté d'une courte avance. La plus courte de la région, avec 50,16% des voix.

En face, au second tour, il était opposé à Pierre-Yves Cadalen, pour la Nupes et "sous pavillon" de la France Insoumise, qui avait recueilli 49,84% des voix. C'est donc un "match retour" qui va se jouer entre les deux hommes.


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"Les extrêmes, non !"

"Rassemblons-nous bordel," lance-t-il comme un cri du cœur. Le député sortant de la circonscription, Jean-Charles Larsonneur se veut très ferme… Et se représente, sûr de sa légitimité.

Cet hiver, suite à des divergences sur la question des retraites et sur la loi immigration, il a quitté les bancs de la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale.   "Les gens ici me connaissent, je suis au plus près du terrain. Je veux incarner une forme de sincérité en politique, quitte parfois à déplaire au parti, c’est vrai et je l’assume, mais c’est aussi pour cela que nous sommes là. Pour les concitoyens avant d’être là pour les appareils et les partis".

"Les extrêmes, c’est non ! "déclare-t-il, dénonçant "Marine Le Pen et ses sbires, on est dans l’abjection la plus totale" et étrillant le nouveau Front populaire. Il évoque un "antisémitisme d’atmosphère" à LFI. "On peut se dire, c’est le nouveau Front Populaire, c’est sympa, mais c’est pas des gentils !", conclut-il.

Lors des dernières élections, en 2022, il n’avait devancé son adversaire Insoumis, Pierre-Yves Cadalen que de 118 voix, rassemblant 50,16% des suffrages.

Face au sortant élu en 2022 sous l'étiquette de la majorité, un candidat Renaissance

Face à lui, neuf autres candidats, dont un issu des rangs de Renaissance, Tristan Brehier. Le secrétaire départemental du mouvement brigue pour la première fois le poste de député.

"Les électeurs vont se mobiliser", affirme-t-il après un vote pour les Européennes qui ressemblait davantage à une sanction contre la majorité présidentielle, "et je suis convaincu que sur Brest Centre nous n’avons pas une majorité d’extrémistes, mais que nous avons une majorité de personnes modérées qui refusent cette extrême droite délétère et cette gauche qui sème le chaos".

Il se présente comme un député "stable", et "cohérent" qui va réussir à réunir les modérés. "Le moment fait qu’il va falloir créer une coalition de gouvernement et on ne pourra pas le faire sans compromis, sans faire un pas vers les autres."

Une gauche apparemment unie

 

En face, la gauche s’avance unie. Le socialiste Tristan Foveau a retiré sa candidature, au profit de Pierre-Yves Cadalen, investi par le Nouveau Front Populaire. "C’est un espoir qui se lève, indiquait-il, dimanche soir en listant ses projets, l’abrogation de la retraite à 64 ans, une hausse des salaires et enfin une prise en compte de façon sérieuse de la question environnementale."

"Pour défaire l’extrême droite, il y a une nécessité du rassemblement", plaidait-il dans une salle où justement les socialistes brillaient par leur absence.

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Le Rassemblement national espère surfer sur la percée Bardella

Au soir des élections européennes, la liste conduite par Jordan Bardella est arrivée en tête dans 45 des 104 bureaux de vote de Brest. Denis Kervella, le candidat investi par le parti, espère surfer sur ces bons scores.

Ancien directeur d’agence départementale de la Banque de France, il se sait peu connu des électeurs, mais pense l’être du monde de l’entreprise.

"Le bloc de Macron ne représente plus que 15% de l’électorat français, justifie-t-il, les électeurs n’en veulent plus." Il insiste sur le pouvoir d’achat, l’insécurité et "l’immigration incontrôlée" qui est en train de "piller notre système social", et dénonce une "islamisation avec des gens qui ne viennent pas en France pour s’intégrer, mais pour vivre selon leurs lois et leurs codes. Je ne veux pas voir mes petites filles obligées de raser les murs quand elles sortent habillées à l’occidentale."

Les Républicains brestois fidèles à leurs valeurs

 

À Brest, le RN n’a pas signé d’accord avec les Républicains emmenés par Françoise Houard. "Nous souhaitons permettre à nos électeurs de rester fidèles à nos valeurs, explique-t-elle. Nous sommes des gaullistes de longue date, nous ne devions pas de notre ligne".

Face à une "situation de chaos, nous défendons un retour à l’ordre et au bon sens."

La candidate déplore les conditions de ce scrutin. "La campagne est difficile et elle le sera pour tous, mais je ne trouve pas que cela soit très démocratique."

Sur la ligne de départ pour ces législatives, la circonscription a vu aussi s’aligner, Geneviève Henry, une élue centriste, Martial Koffi, militant UMP passé au Rassemblement national et Alain Rousseau, lui aussi, membre de parti de Marine Le Pen. Rémy Collard portera les couleurs de Lutte ouvrière, et Melwyn Hita celles de Dédidemos.

(avec Manon Le Charpentier)

 

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