Législatives 2024. "Ça commence vraiment à craindre". Abstention ou résolution, les avis sont partagés sur le marché de Brest

Les résultats des Européennes, la dissolution de l'Assemblée nationale et les recompositions politiques vont-elles convaincre les abstentionnistes d'aller glisser un bulletin dans l'urne lors des élections législatives prochaines ? Une question posée sur le marché dominical de Brest, où l'abstention a atteint les 46% lors du dernier scrutin.

L'abstention des électeurs est souvent la grande gagnante, lors des scrutins ces dernières années. Le sujet est récurrent lors de chaque élection et impacte fortement les résultats : près de la moitié des électeurs ne vont plus voter.
Une abstention, assez variable selon l'élection, qui exprime globalement le désintérêt des Français pour la politique. Lors des élections européennes du 9 juin dernier, cette abstention était de près de 48% pour l'ensemble de la France, et de 43% pour la Bretagne.

Lors des élections législatives de 2022, l'abstention affichait environ 47% en Bretagne, mais plus de 53% pour l'ensemble du pays. 

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Une semaine politique ponctuée par les rebondissements

La semaine politique aura été pleine de rebondissements, après l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale, dimanche dernier. Le retour dans le giron familial de Marion Maréchal-Le Pen, le changement de camp inopiné d'Éric Ciotti ou encore le mariage de raison pour les partis de gauche. 

Dans le grand feuilleton des élections, ces péripéties donnent-elles aux abstentionnistes des européennes l'envie de s'exprimer dans les urnes, c'est la question posée sur le marché de Brest, où l'abstention a atteint 46% des suffrages lors des européennes.

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Ça me donne encore plus envie de faire quelque chose

Lou-Ann

"C'est ridicule, vraiment ridicule, ça décrédibilise tous les politiciens, réagit Lou-Ann à tous ces coups de théâtre qui se sont enchaînés cette semaine, mais qui ne semblent pas la dégoûter des urnes, ça me donne encore plus envie de faire quelque chose. Et je pense que j'irai pour les prochaines... car ça commence un peu à craindre, là" ajoute-t-elle dans un demi-sourire. 

"On a regretté de ne pas pouvoir aller voter pour exprimer ce qu'on voulait, enchaîne Aëla, qui se promène dans les allées du marché avec son compagnon, et vu ce qui se passe, je pense que c'est important de pouvoir aller voter et notre avis compte même si on n'est que deux !"

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"C'est pas le ramdam qui me fait voter ! Quoi qu'il se passe, j'irai voter, affirme fermement Gaël, bonnet vissé sur le crâne. Ça m'intéresse. Et c'est intéressant de voir à quelle vitesse ils se débrouillent pour être en force et unis, de chaque côté. C'est plutôt rigolo ! Je sais pour qui, je vais voter, mais c'est intéressant !"

Même si on vote ça ne changera pas grand-chose

Donovan

Pour Donovan, aussi, père de famille, qui se promène au milieu des étals "C'est juste drôle, parce que du coup, ils essayent tous de se rassembler pour faire front face au RN", mais, rien ne le fera se déplacer le 30 juin, répond-il un rien désabusé, parce qu'on se dit que même si on vote ça ne changera pas grand-chose. Ça fait des années que les problèmes sont toujours les mêmes et qu'il n'y a rien qui se règle."

"Y'a que des rigolos, s'exclame une dame un peu plus loin, le panier bien accroché dans la main, avec tout le bordel qu'il y a !" Et quant à lui donner envie d'aller voter, Non ! S’exclame-t-elle, mais je trouve que ces élections sont rigolotes !

Des Français déçus par la politique

Selon un sondage Cevipof réalisé en février dernier : 70% des Français ne croient plus en la politique. Pourtant, certains continuent de voter, à l'image de Véronique, cheveux blancs, coupe courte : "La situation est explosive pour moi. C'est dangereux ce qu'ils font, ajoute-t-elle. Pour moi, c'est de l'ordre du funambule sur un fil... Et il n'y en a pas un pour racheter l'autre. C'est vraiment décevant, avec des mesures électoralistes pour tenter de sauver les dégâts.
"Ils attendent d'être le dos au mur pour promettre monts et merveille,
renchérit Doris, à côté d'elle. Pour Timothy non plus "Le spectacle politique, ne donne pas envie de voter, lui qui vient tout juste malgré tout de faire une procuration, mais bon, c'est un peu par dépit, précise-t-il, mais il y a peut-être la possibilité d'avoir quelque chose. Il faut toujours croire et faire en sorte qu'il y ait de l'espoir" conclut quand même le jeune homme.

Garder espoir en la politique et dans les hommes politiques, les partis, eux, n'auront que deux semaines pour convaincre et donner envie de s'exprimer dans les urnes.

(Avec Sarra Ben Cherifa)

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