Malgré la crise sanitaire et ses retombées économiques, Britanny Ferries commande deux nouveaux bateaux

Le coronavirus a largement impacté l'activité de la compagnie maritime basée à Roscoff (Finistère) avec seulement 25% de passagers transportés sur ses lignes en 2019 et 2020. Malgré tout, l'entreprise va renouveler sa flotte avec deux nouveaux navires lancés en 2024 et 2025.

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Le Brexit avait déjà été un coup dur pour Britanny Ferries. Le coronavirus vient impacter à nouveau la bonne santé du transporteur maritime. En 2019, son chiffre d'affaires était de 469 millions d'euros. En 2020, il a chuté à 202,4 millions d'euros. 

Fort d'une flotte de 12 navires opérant en France, au Royaume-uni, en Espagne et en Irlande, la compagnie emploie 2 474 salariés dont 1600 navigants sous pavillon français. En Bretagne, ses deux ports d'attache sont Roscoff et Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).


Une clientèle à 85% britannique, en forte décroissance

Au transport de fret, s'ajoute le transport d'une clientèle touristique, à 85% britannique. Aujourd'hui, elle n'est plus incitée à se rendre en France, sauf pour motif impérieux (famille, travail ou résidence secondaire) avec une quarantaine obligatoire. En vitesse de croisière, les bateaux transportent plus de 2 millions de personnes sur le transmanche. L'an dernier, seulement 500 000 !

Mais la compagnie veut malgré tout se projetter dans l'avenir avec un plan de relance sur 5 ans, qui repose sur le renouvellement d'une partie de sa flotte et son implication renforcée dans la transition énergetique.
 

Deux nouveaux bateaux pour remplacer une flotte veillissante

Ainsi en 2024 et 2025, deux nouvelles unités opéreront sur les lignes Saint-Malo/Porthmouth et Caen-Ouistreham/Porthmouth pour remplacer Le Bretagne et le Normandie vieillissants. Construits en Chine, ils constitueront une première pour le trafic transmanche selon Britanny Ferries. En effet, ils seront propulsés au GNL (gaz naturel liquéfié) et à l'électricité. Ce modèle hybride doit se traduire par une baisse de 20 % des émissions de gaz à effet de serre et une réduction quasi équivalente de la consommation énergétique.

L'avenir de Britanny Ferries n'est envisageable que par l'investissement dans de nouveaux navires. Nos clients plébiscitent des unités plus propres et plus respectueuses de l'environnement. Dans les prochaines années, nous serons confrontés à une réglementation environnementale plus stricte. L'avenir de notre compagnie dépend de notre capacité à nous y préparer.

Christophe Mathieu, Président du Directoire Britanny Ferries


L'aide des Régions Bretagne et Normandie

Les collectivités bretonnes et normandes ont renouvelé leur confiance dans l'avenir de la compagnie en 2020. Accablée par l'impact des crises Covid et du Brexit, toujours dans l'attente d'aides de l'Etat propotionnées au préjudice subi par la fermeture des frontières, elle a pu passer ces premiers 18 mois de crise sanitaire grâce à des avances remboursables. 35 millions ont été mobilisés par la Région Normandie et 30 millions par la Région Bretagne. Ces avances seront remboursables à partir de l'année 2026. Un allongement de la durée d'amortissement des navires de 30 à 35 ans permettra de réduire les loyers de Brittany Ferries aux deux sociétés actionnaires unis à la Britanny Ferries : Somatret (Bretagne) et Somanor (Normandie). Ce qui apporte l'accompagnement financier global des deux régions à 85 millions d'euros.

La commande de ces deux navires est une très bonne nouvelle pour l'avenir de Brittany Ferries et pour le futur des liaisons transmanche. Ces investissements sont les meilleures réponses à la crise. Nous soutenons la compagnie parce que son cœur est en Bretagne, qu'elle bat pavillon français, emploie des marins français et défend notre souveraineté européenne sur les mers.

Loïg Chesnais-Girard, président Région Bretagne

De son côté, Jean-Marc Roué, président du conseil de surveillance de Britanny Ferries souligne "qu'il attend toujours, en marge du Fontenoy Maritime, ce que le Gouvernement va proposer comme soutien singulier afin de maintenir le pavillon français à l'ouest du détroit de la Manche et ceci sans subvention d'exploitation."

 

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