Premier employeur de marins en France, Brittany Ferries subit de plein fouet la crise sanitaire. Entre le chômage partiel et une reprise incertaine, des salariés craignent pour leur avenir. Sans compter l’onde de choc sur la région, où la compagnie génère des milliers d’emplois.
Ce samedi 20 mars, nous retrouvons Myriam au rayon Biscuiterie du Leclerc de Douarnenez, dans le Finistère. « Ils ne m'ont pas donné de tenue cette semaine », se plaint l’animatrice des ventes, tout en prenant la pose devant l'œil de l'appareil. Une cliente s'agace de notre séance photo. La Bretonne à la chevelure rousse détend la situation en quelques secondes : « Estimez-vous heureuse, ils ne s’arrêtent que sur les belles femmes », plaisante-t-elle. La passante repart le sourire aux lèvres.
Cet article fait partie de “Travail masqué”, une enquête des étudiants en journalisme de Sciences Po Rennes.
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En temps normal, Myriam travaille à Brittany Ferries. Et ce depuis trente ans. Elle y occupe le poste d’animatrice des ventes à l’espace détente. « Enfin, j’occupais », corrige-t-elle rapidement. En mars 2020, le transport de passagers, principale activité de la compagnie maritime, s’est brutalement interrompu en raison de la crise sanitaire. Opérée du pied fin janvier, la salariée est passée de l'arrêt maladie au chômage partiel, sans transition. Treize mois qu'elle n'a pas navigué. Comme Myriam, 30 % des employés de la compagnie basée à Roscoff (Finistère) sont au chômage partiel en ce début d’année 2021.
Découvrez la suite de notre long-format sur les incertitudes des salariés de Brittany Ferries depuis le début de la crise du Covid :
“Travail masqué” est une enquête réalisée par dix étudiants en master de journalisme à Sciences Po Rennes. Pendant trois mois, des Bretons leur ont raconté leurs vies professionnelles chamboulées par le Covid. Le portrait d’un monde du travail en pleine évolution, à découvrir sur le site de France 3 Bretagne.