En Bretagne, 17 manifestation étaient organisées contre la loi immigration et pour la liberté, l'égalité et la fraternité. Plusieurs milliers de Bretons ont répondu à l'appel de 201 personnalités qui demandent au Président de la République de ne pas promulguer la loi
Alors que le Conseil Constitutionnel doit se prononcer sur la conformité du texte, des marches pour "la liberté, l'égalité et la fraternité" étaient organisées partout en France, à l'appel de 201 personnalités signataires.
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De nombreux syndicats, associations, ou organisations politiques ont également invité les citoyens à y participer.
Les 20 et 21 janvier, nous serons mobilisé•e•s partout en #Bretagne contre la #fasciste loi #immigration ✊️
— Sofian Petit-Mahbaz (@SPetitMahbaz) January 17, 2024
Les Jeunes Écolos Breton•ne•s seront présent•e•s à Rennes, Quimper, Brest et ailleurs pour exiger son retrait et un accueil inconditionnel des #exilé•e•s pic.twitter.com/6ulQu6nJow
En Bretagne, 17 manifestations ont eu lieu à Rennes, Fougères, Vitré, Dinan, Brest, Quimper, Carhaix, Landerneau, Morlaix, Quimperlé, Saint-Brieuc, Lamballe, Lorient, Vannes, Pontivy, mais aussi à Groix, et Belle-Ile.
Une des premières marches s'est élancée vers 11h de la place de la Liberté à Brest. Environ 2000 personnes y ont pris part.
Les valeurs de la République en question
Parmi elles, Olivier Cuzon, membre de la Ligue des Droits de l'Homme du Finistère. "Il y a un certain nombre de citoyens qui ont été choqués par cette loi, par le côté anticonstitutionnel, dans le sens où il a un certain nombre de droits fondamentaux comme la santé, le travail qui ne vont plus être respectés. Les travailleurs étrangers vont cotiser comme les travailleurs français à la caisse d’allocations familiales, mais ils ne vont pas avoir droit à un certain nombre d’allocations, alors qu’ils cotisent normalement, détaille le militant. C’est un reniement des valeurs historiques de la République qui faisaient de l’accueil de l’étranger un des piliers de notre démocratie".
Un peu plus loin, Martine partage ces inquiétudes. "Je suis venue parce que cette loi est un danger pour la démocratie. C’est la porte ouverte aux idées du Front National. On voit partout cet esprit de repli sur soi se diffuser. L’avenir ce n’est pas ça. Nous pouvons tous être des réfugiés un jour ou l’autre et nous avons tous besoin de solidarité et d’ouverture".
Jean-Marie est membre de l'ADJIM, une association qui accompagne les mineurs isolés. Pour lui, cette loi rend l'intégration impossible."Elle met les mineurs dans une situation extrêmement difficile et cela va empêcher de les intégrer, alors qu’ils ne demandent qu’une chose c’est de s’intégrer ! Je trouve ça lamentable !", lance avec véhémence le bénévole.
Des conséquences sur la santé publique ?
Pierre Bodénès, lui, a relevé que cette loi modifie et conditionne les aides aux logements notamment. "Les étrangers, même titulaires d'une carte de séjour ne pourront pas avoir droit à l'aide au logement pendant 5 ans. Et pour ceux qui travaillent, pas avant 3 ans. On est dans un système dérogatoire par rapport à l’ensemble de la population. C’est une remise en cause de l'égalité entre tous les habitants du territoire" constate-t-il.
Ce médecin à la retraite s'inquiète, par ailleurs, des conséquences de cette loi sur la santé publique. Car celle-ci prévoit la suppression de l'aide médicale d'Etat qui serait remplacée par une aide médicale d'urgence.
"On sait très bien que plus une maladie est traitée de façon précoce moins elle coûte cher, car si elle s’aggrave les soins coûteront plus cher. D’autre part, la grosse crainte du côté des médecins et des hôpitaux, c’est que ça va saturer les urgences, qui sont déjà embouteillées" prévient-il.
À Rennes, le cortège s'est élancé vers 15h30. Environ 4 000 personnes ont participé à la marche, selon les organisateurs. Selon la préfecture, elles étaient précisément 2670.
Avec Florence Malésieux et Bleuenn Le Borgne