Les universités rennaises tiennent à marquer leur opposition au projet de loi "immigration" adopté par le Parlement mardi 19 décembre. Plusieurs mesures contenues dans le texte suscitent leurs très vives inquiétudes.
Dans un communiqué daté du 20 décembre, les universités Rennes 1 et Rennes 2 ont voulu faire savoir leur opposition au projet de loi sur l'immigration adopté la veille par le Parlement : "Cette loi, si elle entrait en application, aurait de lourdes conséquences pour les étudiantes et étudiants étrangers qui souhaitent poursuivre leurs études dans les deux établissements universitaires rennais. La majoration généralisée des droits différenciés, l’instauration d’une caution “retour” et d’un contrôle réel et sérieux des études, ainsi que la remise en cause des aides au logement sont autant de freins à l’accueil et à la scolarité des étudiantes et étudiants étrangers".
À LIRE AUSSI : Loi immigration. Comment ont voté votre député et votre sénateur en Bretagne ?
Les deux établissements universitaires affirment également qu' "appliquer de façon généralisée et sans possibilité d'exonération la majoration des droits d'inscription pour les étudiantes et étudiants extra-communautaires aurait un effet particulièrement délétère sur le nombre, l'origine géographique et la situation sociale des étudiantes et étudiants pouvant venir étudier en France".
Précarité financière accrue
Les universitaires rennaises ont par ailleurs souligné un autre effet probable de ce projet de loi : "Ces mesures ne manqueraient pas d'accentuer la précarité financière des étudiantes et étudiants étrangers. Nous déplorons que la loi s’attaque aux valeurs sur lesquelles se fonde l’université française, celles de l’universalisme, de l’ouverture et de l’accueil, de la libre et féconde circulation des savoirs".
Avant de conclure que "l’enseignement supérieur et la recherche française risquent de perdre de leur rayonnement, et par là même c'est la francophonie et l’image de la France qui s’en trouveraient affaiblies. Les dispositions prévues par la loi vont à l’encontre de notre tradition d'humanisme. L’université française est et doit rester le fer de lance de la diplomatie scientifique et culturelle de notre pays, un lieu de partage, de découvertes et de savoirs, un lieu d’ouverture aux autres et au monde".
Comme à Rennes, les autres universités françaises sont aussi opposées à cette loi.