Le mercredi 12 juillet dernier, un homme se revendiquant d’un groupe dénommé CASSANDRE a appelé le 17 (police secours) pour annoncer l’imminence du dépôt et de l’explosion d’un engin improvisé sur le parcours du Tour de France. Il a donné la composition de cet engin (lames de rasoir, produit chimique, clous). Il demandait à ce que le Président de la République ne s’affiche pas à la tribune présidentielle lors du défilé du 14 juillet.
Dans un communiqué, Camille Miansoni, procureur de la République de Brest, signale qu'une enquête de flagrance a été ouverte pour menace d’attentat suite à l'appel de cet individu au 17. La police judiciaire de Brest-Quimper a été saisie.
Les investigations techniques menées ont permis de localiser l’origine de l’appel dans la ville de Brest. L’auteur a finalement été identifié et interpellé. Il s’agit d’un homme âgé de 48 ans sans antécédents judiciaires. Il a été placé en garde à vue le 13 juillet au matin.
Un motif "politique"
Au cours de cette garde à vue, l’homme a tenu un discours cohérent et paraissait instruit. Il serait arrivé à Brest il y a quelques semaines. Il a indiqué avoir réalisé des missions humanitaires à travers le monde dans des zones de guerre (Sierra-Léone, Somalie…). Il a reconnu être à l’origine de l’appel téléphonique. Il a invoqué un motif politique pour expliquer son acte. Il a précisé que le combat politique auquel il participait jusque-là en collant des affiches s’était avéré inefficace. Il fallait donc, selon lui, "changer de méthode".
Le suspect a spécifié ne pas en vouloir au Président Macron, mais à sa "représentation". S’agissant du groupe CASSANDRE, il a expliqué en être le seul membre et être adepte de la non-violence et que "Gandhi était son modèle pour avoir mis à genoux l’Angleterre par son activisme pacifique".
Des menaces mais pas d'engin explosif au final
Au final, il a affirmé n’avoir jamais possédé un quelconque engin explosif. Son but était de perturber le peloton du Tour de France pour lancer un communiqué de presse à l’AFP, dont il n’avait pas encore défini la teneur. L'homme a déjà fait des séjours en hôpital psychiatrique et bénéficierait du statut de travailleur handicapé. À l’issue de sa garde à vue, il a été déféré devant le parquet. Une expertise psychiatrique a été ordonnée. En attendant, il a été convoqué au tribunal correctionnel de Brest le 12 septembre 2023 selon la procédure de comparution à délai différé.
Il lui est finalement reproché le fait d’avoir à Brest, le 13 juillet 2023, en tout cas sur le territoire national, communiqué ou divulgué une fausse information dans le but de faire croire qu'une destruction, une dégradation ou une détérioration dangereuse pour les personnes allait être commise ou avait été commise.
30.000€ d’amende et 2 ans de prison
Il encourt pour cette infraction la peine de deux ans d’emprisonnement outre 30.000€ d’amende. En attendant l’audience, il a été placé sous contrôle judiciaire avec notamment pour obligations de :
- pointer chaque semaine aux services ou autorités de son lieu de résidence ;
- de répondre aux convocations de l'association de contrôle judiciaire et se soumettre aux mesures de contrôle portant sur ses activités professionnelles ou sur son assiduité à un enseignement ainsi qu'aux mesures socio-éducatives destinées à favoriser son insertion sociale et à prévenir le renouvellement de l'infraction ;
- se soumettre à un traitement médical : des soins psychiatriques.