Parti "pour boire un café", il est incriminé dans le vol de 600.000 € de cigarettes

Un quinquagénaire suspecté de participation à une association de malfaiteurs après le vol de 600.000 € de cigarettes dans le Finistère demandait sa remise en liberté. Ce 23 juin, la cour d'appel de Rennes le maintient en détention provisoire.

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Emmanuel, 53 ans, est suspecté de "participation à une association de malfaiteurs" après le vol de 600.000 € de cigarettes dans un entrepôt du Finistère.

Des traces sur sa veste

Les gendarmes ont retrouvé un certain nombre de cartons de cartouches de cigarettes volés dans une grange à Rougé (Loire-Atlantique). Sur ces cartons du "produit de marquage" a été retrouvé sur sa veste.

Parmi les six mentions inscrites au casier judiciaire de cet homme issu de la communauté des gens du voyage, figurent aussi une peine de dix ans de prison prononcée en 1997 par la cour d'assises de la Loire-Atlantique pour vol à main armée, une autre en 2004 pour "évasion" et encore une autre en 2005 pour "vol en bande organisée".

Les gendarmes - qui avaient fait un rapprochement avec une série de vols dans les bars-tabacs de Loire-Atlantique - avaient donc été amenés à s'intéresser à lui : il avait été vu un peu avant à bord d'une BMW qui sera finalement retrouvée incendiée à Gestel (Morbihan), près de Lorient. Elle était conduite par un autre présumé protagoniste de ce "vol en bande organisée".

"Peu loquace" en garde à vue

L’homme de 53 ans avait aussi été vu à Rougé la veille du présumé "déchargement" des cigarettes dans la grange. Le fourgon qui aurait transporté la marchandise avait lui été incendié à Bain-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine).

En garde à vue, l'homme s'était montré peu loquace et avait simplement dit être "parti à Rougé (lieu où ont été retrouvées les cigarettes) pour boire un café", a résumé la présidente de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes lors de l'audience publique ce jeudi 22 juin.

L'avocate du suspect a rappelé pour sa part que les perquisitions à son domicile n'avaient "rien donné". La présumée "reconnaissance" de son client à Rougé, la veille du déchargement des cartons de cigarettes est au demeurant "critiquable", au vu de la "luminosité" naturelle et de "l'emplacement des enquêteurs" lors de leur surveillance des lieux.

"Il affirme avec conviction qu'il n'était pas présent : si tant est qu'il appartient à la communauté des gens du voyage, il est sédentarisé depuis plusieurs années", avait-elle répété aux juges rennais.

Délinquance organisée

Pour l’avocat général, seul un maintien en détention provisoire était de nature à "permettre d'éviter le renouvellement de l'infraction". Selon le magistrat, l’homme est "inscrit depuis longtemps dans la délinquance organisée d'appropriation", et les périples des voleurs ont été "parfaitement organisés" par des "délinquants chevronnés".

"Les déclarations des intéressés divergent, il y a un risque qu'ils se concertent en cas de remise en liberté", avait également redouté le représentant du parquet général. "Ils ont d'ailleurs montré qu'ils étaient capables de détruire des preuves en incendiant des véhicules... L'enquête se poursuit dans un contexte assez complexe", avait-il finalement conclu.

"Je suis innocent", avait répliqué Emmanuel à la fin de l'audience. "Peut-être que j'ai un casier, mais mes années de prison je les ai faites ! Au moment des faits, cela faisait six ans que j'étais dehors et que je travaillais."

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a finalement préféré se ranger aux arguments de l'avocat général : elle a confirmé l'ordonnance de rejet de demande de mise en liberté (DML) qui avait été signée dans ce dossier.

par CB (PressPepper)

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