Premier ministre. À gauche, le nom de Benoît Hamon circule pour Matignon. Pour un de ses compagnons de route bretons, "l’ancien ministre peut rassembler"

Plus de deux semaines après le 2ᵉ tour des législatives, voilà qu’à gauche surgissent trois nouveaux noms pour briguer potentiellement Matignon. Avec parmi eux, celui de l’ancien ministre breton Benoit Hamon.

Faire l’unanimité à gauche est un sport de combat. Depuis 10 jours, deux candidates potentielles pour briguer Matignon ont fini par renoncer.

Huguette Bello, présidente de la région Réunion, dont le nom avait été avancé par les communistes, appuyé par les Insoumis et les écologistes, avait abandonné après l'opposition du PS. Aujourd'hui, c'est Laurence Tubiana, diplomate du Climat proposée par le Parti socialiste, validé par les écologistes et les communistes, mais dont les Insoumis avaient rejeté le profil, qui vient de jeter l’éponge.   

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Mais selon franceinfo, trois nouveaux noms seraient désormais sur la table des négociations. Ceux du député communiste André Chassaigne, candidat unique du Nouveau Front Populaire à la présidence de l'Assemblée nationale la semaine dernière, de Cécile Duflot, directrice générale de l'ONG Oxfam, ancienne ministre écologiste et ex-secrétaire nationale d'EELV, et de Benoît Hamon, ancien ministre socialiste et fondateur de "Génération.s". Trois noms qui pour l’instant ne feraient l'objet d'aucun veto

Pour le député NFP Tristan Lahais, Benoît Hamon est "crédible pour l'ensemble de la gauche"   

Originaire de Saint-Renan dans le Finistère, Benoît Hamon, 57 ans, a été entre 2012 et 2014 deux fois ministre sous François Hollande, à l’Économie sociale et solidaire, et à l’Éducation Nationale.

Vainqueur de la primaire citoyenne en 2017, le candidat socialiste avait obtenu 6,4 % des voix à la présidentielle. À l’époque, son profil n’avait pas reçu le soutien d'une aile droite du PS emmenée par Manuel Valls et qui avait choisi de soutenir Emmanuel Macron.

Pour Tristan Lahais, député Nouveau Front populaire en Ille-et-Vilaine, et qui avait rejoint l'ancien ministre dans son mouvement "Génération" après son départ du PS en 2017, voir aujourd'hui l’hypothèse Hamon resurgir est "tout à fait logique".

La rumeur circulait en interne depuis quelques jours. Quand on fait l’inventaire des premiers ministres potentiels à gauche, il fait partie de ceux qui sont à la jonction des différentes histoires, il est crédible pour toutes les composantes du NFP, il peut rassembler.

Tristan Lahais

Député NFP d'Ille-et-Vilaine

"Hamon, poursuit le député d'Ille-et-Vilaine, a été membre du Parti socialiste, mais il a aussi fait partie des frondeurs. Son virage écologiste à la fin des années 2010 lui donne aussi de la crédibilité pour incarner l’écologie politique, et d'ailleurs à l’Assemblée, nous, les élus "Génération.s", siégeons, comme François Ruffin et Clémentine Autain, avec le groupe EELV".

Et puis ajoute Tristan La Hais, "Hamon est aussi quelqu’un qui a une solide expérience. Il a été ministre, mais il connaît aussi très bien la société civile, avec sur son CV des responsabilités comme directeur de l’ONG Singa ou président d’ESS France. Il coche donc pas mal de cases".

À Matignon pour quel programme ?

Si aux yeux de Tristan Lahais, son compagnon de route, Benoît Hamon, a forcément le bon profil pour être Premier ministre, reste évidemment une question : pour y mener quelle politique ?

"S'il arrivait à Matignon, ce serait pour appliquer le programme du NFP, mais on ne pourrait pas appliquer tout le programme, rien que le programme, puisque si la gauche a gagné, elle n’est pas pour autant majoritaire".

"Alors, on discuterait des mesures que l’on veut mettre en place. Peut-être qu’on n’arriverait pas à toutes les faire appliquer, à avoir l’intensité que l’on aurait souhaité, mais la nature de ce qu’on défendrait au Gouvernement et à l’Assemblée, s’inscrirait dans le cadre du programme NFP"

"Et pour aller chercher des compromis, poursuit le député, Benoît Hamon a prouvé quand il était ministre que c’était aussi un homme de dialogue. Pour faire passer ses lois, il avait réussi parfois à trouver du consensus jusque dans les rangs de la droite. Dans la période qui nous attend, où il faudra aller discuter avec les uns et les autres, savoir créer du compromis dans une Assemblée éclatée, c’est une force appréciable".

"Je pense qu'il est disponible" 

 Mais qu’en dit le premier concerné, Benoît Hamon est-il partant ?

"Je l'ai eu au téléphone il y a quelques jours, termine Tristan Lahais. Si la dissolution a pris tout le monde de court, et s’il avait choisi de s’écarter de la politique depuis 2019, il avait déjà fait savoir qu’il y reviendrait un jour. Alors peut-être pas si vite. Mais je pense qu’il est tout à fait disponible pour ce type de fonctions. À condition qu’Emmanuel Macron, malgré sa défaite, ne s’entête pas à conserver le pouvoir".

Avec AFP

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