Le dépôt pétrolier de Brest a été débloqué jeudi par les forces de l'ordre mais les artisans du secteur des travaux publics déçus des aides annoncées par le gouvernement face à l'envolée du prix des carburants manifestaient toujours aux abords du site.
"Depuis midi le dépôt n'est plus bloqué", a indiqué à l'AFP le sous-préfet de Brest Jean-Philippe Setbon. "On a créée une deuxième voie d'accès au dépôt qu'on a entièrement sécurisée", a-t-il ajouté, précisant que 200 gendarmes mobiles avaient été mobilisés pour l'occasion.
L'entrée principale du site était toujours bloquée dans la soirée par une soixantaine d'engins de chantier et de camions, arrivés dès mardi. En outre, de la terre, des pneus et des branchages aux deux extrémités de la voie donnant accès au dépôt barraient le passage.
"On reste déterminés, on a été carrément oubliés, nous les petits artisans. Les pêcheurs ont eu quelque chose c'est très bien, mais pour notre profession c'est zéro. On est délaissés mais on veut montrer qu'on est là pour que les petits ne soit pas oubliés", a expliqué à l'AFP François Calvez président du syndicat professionnel CNATP du Finistère.
"On demande une baisse de la TICPE (taxe intérieure sur les produits énergétiques, Ndlr) le temps que tout se calme", a-t-il ajouté.
"Nous sommes les grands oubliés de ce qui a été dit hier par le Premier ministre", a abondé Bruno Corre, directeur adjoint d'une entreprise de terrassement qui emploie 26 personnes. "Avec ce qui a été annoncé c'est la mort pour nous. Si rien ne bouge c'est la mort des petits. On ne bouge pas d'ici. Soit on se bat, soit on meurt. Tous les gars sont super motivés, on va rester quoi qu'il en coûte", a-t-il assuré.
A Lorient, selon les manifestants, le dépôt était toujours bloqué jeudi soir. "On est toujours sur place. la préfecture a réquisitionné un bulldozer chez un confrère et elle a amené une grue, mais ils n'ont pas servi pour le moment", a assuré à l'AFP Norbert Guillou, entrepreneur de travaux publics.
Il n'a pas été possible de joindre la préfecture du Morbihan pour faire un état des lieux.
En revanche, le dépôt de Vern-sur-Seiche, près de Rennes, est débloqué.
Le blocage a également été levé jeudi matin à La Rochelle où les manifestants ont été délogés, sans confrontation, par des forces de l'ordre deux fois plus nombreuses, a constaté un photographe de l'AFP.
Vers 8h30, la soixantaine de marins pêcheurs qui bloquaient depuis mercredi matin le dépôt de carburant du port de commerce, regagnaient leurs voitures, tandis que les CRS démontaient le dernier barrage de pneus et de palettes mis en place la veille.