Septième jour d'audience aux assises de Nantes pour le procès d'Hubert Caouissin, accusé du quadruple meurtre de la famille Troadec, en 2017 à Orvault en Loire-Atlantique. La présidente du Tribunal évoque son état de tension extrême au moment des faits.
Hubert Caouissin, 52 ans, crâne dégarni et polo rayé a reconnu avoir voulu faire croire que la famille Troadec était partie en vacances, en récupérant les brosses à dents de Brigitte, Pascal, 49 ans, et de leurs enfants Charlotte (18 ans) et Sébastien (21 ans). Un peu comme Xavier Dupont de Ligonnès est suspecté de l'avoir fait six ans plus tôt.
Le parallèle avec l'affaire Dupont de Ligonnès
Xavier Dupont de Ligonnès? "Je connaissais pas...", lâche Hubert Caouissin devant la cour, six ans après l'affaire Dupont de Ligonnès non loin de là.
A son retour de vacances, fin février 2017, c'est pourtant la première page qu'il consulte sur son ordinateur professionnel : la page Wikipédia de Xavier Dupont de Ligonnès . La disparition de cette famille, en avril 2011 à Nantes, avait fait grand bruit.
Si bien que, quand la famille Troadec disparaît en février 2017, la presse évoque immédiatement ce précédent resté dans les mémoires. "Je connaissais pas...", a t-il répèté devant les assises de Loire-Atlantique.
Des incohérences soulevées par la Présidente
L'ancien ouvrier de l'arsenal de Brest, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, est jugé pour avoir tué à coups de pied de biche son beau-frère et la famille de ce dernier, auquel il reprochait d'avoir subtilisé un "magot" familial, resté introuvable.
Venu chercher des "informations" sur ce trésor, il aurait été assailli par la famille Troadec. Réinterrogé ce mercredi 30 juin sur le déroulement des faits, il reste campé sur ses positions, malgré les incohérences soulevées par la présidente.
Mettre fin à une tension extrême ?
"L'intention que j'avais, c'était juste de les assommer", assure-t-il. Sans émotion apparente, il décrit "un mélange de peur et de fureur", "une violence folle". Il affirme aussi avoir "plein de trous noirs" depuis cette nuit du 16 au 17 février 2017, où il était venu espionner à la porte des Troadec avec un stéthoscope.
Souffrant, selon les experts, de délire paranoïaque, Hubert Caouissin se sentait alors menacé par sa belle-famille, craignant pour son fils et sa compagne Lydie Troadec, jugée pour modification de scène de crimes et recel de cadavre.
"Je pensais qu'il y avait un risque d'intervention d'une bande organisée. Obtenir des informations sur des "dépenses injustifiables" des Troadec mettrait "fin au danger"
"On peut aussi imaginer que vous soyez allé à Orvault pour mettre fin à l'état de tension extrême dans lequel vous étiez", suggère la présidente de la cour Karine Laborde. "Peut-être que vous avez frappé Charlotte et Sébastien dans leur sommeil", ajoute-t-elle. "Mais la cour n'est pas là pour émettre des hypothèses !"