Sixième année de médecine : un concours chamboulé par le coronavirus, un casse-tête pour les étudiants

Les épreuves classantes nationales (ECN) pour les étudiants en sixième année de médecine sont reportées au 6 juillet. Ce concours est la porte d'entrée à leur future vie de médecin. Ils se demandent si les examens ne seront pas décalés davantage... en l'occurrence au mois de septembre.


"J'ai hâte d'en finir avec cette année". Augustin Le Dayo est étudiant en sxième année de médecine à Brest, dans le Finistère. Une année charnière. Celle des épreuves classantes nationales (ECN) qui vont lui permettre d'entamer son internat en novembre. L'épidémie de Covid-19 est venue chambouler le calendrier : le concours, prévu à l'origine en juin, est reporté au 6 juillet. "Mais je m'attends à ce qu'il y ait un nouveau report, vu le contexte sanitaire, note l'étudiant. Je pense que c'est mieux de s'y préparer"


"J'imagine mal ce concours en juillet"


Cette sixième année de médecine sonne un peu comme la croisée des chemins pour ces étudiants. Car c'est ici que se joue leur avenir. Ils doivent choisir la spécialité et la région où ils souhaitent exercer. Ils seront 200 de la Faculté de médecine de Brest à passer les épreuves. 9000 à l'échelon national. "Le président de l'UBO a annoncé que l'université ne rouvrirait pas avant septembre, indique Augustin. Quand nous faisons les concours blancs, nous sommes dispatchés dans trois amphithéâtres, en conditions réelles. Comment ferons-nous si la fac n'est pas accessible ?".

Une interrogation partagée par Romain Verdeau, l'un des représentants de l'association des étudiants en médecine de Brest. "J'imagine mal ce concours en juillet, dit-il. Il doit être d'une équité absolue, partout en France. On doit tous se connecter à une tablette tactile en même temps pour accéder aux examens".


Décalage et incidences


"Si les épreuves sont décalées à septembre, il y en a qui vont craquer, c'est certain". Romain Verdeau explique aussi que ce décalage aurait une incidence sur les lieux d'affectation de ces futurs médecins. "D'ordinaire, au mois d'août, on émet des voeux, on identifie les lieux où l'on veut exercer et cela nous laisse du temps pour prospecter avant de faire un choix final. Avec un concours en septembre, les délais seront plus courts pour se positionner et cela risque d'être plus compliqué. Une fois que l'on est affecté quelque part, on ne peut pas revenir en arrière"

L'association des étudiants en médecine est en veille et distille les informations via sa page Facebook. "Notamment en ce qui concerne les stages, précise Romain Verdeau. Ceux qui n'ont pas pu faire leur stage en réanimation, du fait du coronavirus, ont pu intégrer le service régulation du SAMU pour que leur stage soit maintenu. Nous avons été vigilants là-dessus"
  

"Je relativise"


Hélène Balcon prend les choses avec philosophie. Pourtant, cette étudiante de sixième année va passer le concours pour la deuxième fois. Et ce sera sa dernière chance. "Pour l'instant, trois semaines de report, ça va, dit-elle. Je relativise, je me dis que cela nous permet de peaufiner un peu plus nos révisions. Si on devait attendre plus longtemps, ce serait dur à encaisser"

Augustin estime que, "même si ce concours détermine notre avenir, il y a plus grave en ce moment. L'important est que tout le monde se relève de cette crise"

 
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