C'est une première sur les côtes bretonnes : les plus beaux voiliers classiques construits au siècle dernier reviennent courir dans les eaux finistériennes à l'occasion de la "Brest Finistère Classic". La course, débutée lundi, se poursuit jusqu'à samedi au large de Brest et Douarnenez.
"Ce sont des bateaux d'exception. Ils font partie des plus beaux bateaux du monde, s'enthousiasme Gwen Chapalain. Le skipper douarneniste, navigateur professionnel depuis 35 ans, a les yeux qui brillent.
Créateur et organisateur avec Jacques et Laurence Caraës de cette première édition de la "Brest Finistère Classic", il n'est pas peu fier d'avoir réussi à réunir six voiliers classiques : "Pour les gens qui aiment les belles choses et un certain esthétisme, on a un plaisir absolu à les voir évoluer parce que tout est parfait : les cuirs, les voiles, le mât, l'ambiance à bord, les manœuvres des équipages... Non, c'est vraiment génial !"
Six superbes voiliers régatent
Sur l'eau donc, six superbes bateaux. Voiles beiges toutes gonflées, coques éfilées, ils ont bien belle allure ces voiliers. Trois brestois : le Moonbeam, le Moonbeam IV, le Fife Mariquita, ainsi que le Lady Maud (un temps détenu par Gérard d’Aboville), Fyne (aujourd'hui basé dans l’Aber Benoit), et le célèbre Pen Duick, le premier voilier d'Éric Tabarly : un cotre aurique de 15 mètres, conçu en 1898 et racheté en 1938 par Guy Tabarly, le père d'Éric qui y fera naviguer toute la famille.
Centenaires et écossais d'origine, ces navires ont remporté de nombreuses régates au début du siècle dernier. Aujourd'hui, ils ressortent les voiles pour régater en rade de Brest, en baie de Douarnenez, avec un passage par la mer d’Iroise et les Tas de Pois.
"Depuis 2020, une nouvelle dynamique s’est développée en Finistère, grâce aux trois des plus beaux voiliers du monde qui ont choisi Brest comme port d’attache : les plans Fife Mariquita, Moonbeam IV et Moonbeam, construits au début du XXᵉ siècle en Écosse, décrivent les organisateurs. Une nouvelle filière économique se développe en redécouvrant des savoir-faire (conception de voiles, de pièces d’accastillage) et en formant des jeunes à une navigation particulièrement exigeante."
Plaisir des yeux et des bras
Parmi ces jeunes : Titouan Le Fouller est matelot sur Pen Duick. Ici toutes les manœuvres se font manuellement :
"Quand on arrive sur ce navire, on réapprend à naviguer, ça n'a rien à voir avec la voile moderne que l'on connaît de nos jours."
Titouan Le Fouller,matelot sur Pen Duick
Si la taille des bateaux oscille de 13 à 30 mètres de long, les gros équipages partent avec des handicaps, de quoi pimenter un peu la compétition.
"Même avec des bateaux centenaires, on est là pour jouer ! confirme Inès Caradec qui navigue sur Moonbeam.
C'est des bateaux de régates, historiquement, donc c'est ce qu'on continue de faire aujourd'hui avec ! C'est assez intense... Mais cela fait depuis le mois de mai qu'on s'entraine ensemble : on commence à former un vrai équipage !
Inès Caradec,matelot sur Moonbeam
Un plaisir pour les équipages, un spectacle pour les estivants et un super sujet pour les photographes qui depuis lundi se régalent à en croire les photos postées sur les réseaux sociaux.
La "Brest Finistère Classic" se poursuit jusqu'à samedi. Rendez-vous l'an prochain pour une seconde édition que les organisateurs veulent voir grandir en attirant de nouvelles pièces du patrimoine maritime.