La compagnie maritime Brittany Ferries s'est félicitée d'avoir engrangé un bénéfice de huit millions d'euros en 2018 pour un chiffre d'affaires de 444 millions d'euros, "malgré les défis constants liés au Brexit".
Lors de l'exercice précédant, la compagnie avait réalisé un bénéfice de 6,5 millions d'euros pour une chiffre d'affaires de 433 millions d'euros.
"Le modèle économique de Brittany Ferries a été réformé de toutes parts depuis une dizaine d'années et aujourd'hui on est profitables, même avec une livre à 1,12" euro en moyenne, s'est félicité Jean-Marc Roué, à la tête de la compagnie maritime, auprès de quelques journalistes.
Compagnie qui dépend de la Grande-Bretagne
La compagnie est très dépendante de la Grande-Bretagne, 85% de ses passagers étant britanniques. Mais depuis le référendum du 23 juin 2016 qui a entériné la décisiondu Royaume-Uni de sortir de l'Union européenne, la livre sterling a perdu environ 15% de sa valeur face à l'euro, ce qui fait craindre une baisse d'attractivité de la France outre-Manche.
Le nombre de passagers a ainsi été quasi stable sur le transmanche à 2,17 millions (+0,1%), tandis que le fret a reculé de 4,2% avec 164.421 unités transportés. Grâce aux liaisons entre l'Espagne et la Grande- Bretagne (+7%) et surtout entre la France et l'Irlande (+12,5%), le nombre total de passagers a cependant augmenté de 1,4% pour passer de 2,59 millions à 2,63 millions. Avec 205.401 unités transportés au total, le fret a en revanche enregistré une baisse de 2,9%.
Les passagers ont généré 62% du chiffre d'affaires total en 2018, le fret 23% et les ventes à bord 14%.
Psychose du Brexit
"Pour l'exercice 2019, on va accuser une baisse des volumes transportés parce qu'il y a quand même une psychose Brexit," a prévenu Jean-Marc Roué, demandant au gouvernement de prendre "dès à présent" les dispositions nécessaires pour "garantir la mise en place de structures adaptées" dans les ports après le Brexit, "afin que les marchandises puissent continuer à circuler librement et que nos passagers retrouvent la confiance". Dans le cadre d'un plan d'investissement de 450 millions d'euros, la compagnie a commandé un nouveau navire alimenté au gaz naturel liquéfié (GNL). Son entrée en service prévue initialement en juillet est reportée à la fin de l'année en raison de difficultés au sein du chantier allemand FSG chargé de sa construction, a précisé la compagnie.
L'entreprise, basée à Roscoff (Finistère), est le premier employeur de marin français avec une moyenne de 2.800 salariés.