Le démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis (Finistère) ne devrait être complètement achevé qu'après 2030, soit plus de 45 ans après sa mise à l'arrêt, a indiqué mardi le directeur de la centrale Jean Cucciniello, en déclarant "L'horizon, c'est dans les années 2030".
Le démantèlement de ce réacteur à eau lourde, unique en son genre en France, a commencé en 1997, soit douze ans après l'arrêt de la production d'électricité. Interrompus en 2007, les travaux ont repris en 2011. Le démantèlement de la dalle de béton de la station de traitement des effluents devrait s'achever en fin d'année.
Trois années d'instruction du dossier
Ensuite, EDF a jusqu'à la fin juillet 2018 pour soumettre un dossier de démantèlement complet à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). "On compte environ trois ans d'instruction (du dossier par l'ASN, ndlr) et une dizaine d'années de démantèlement", a précisé Jean Cucciniello. La dernière phase du démantèlement doit s'attaquer au bâtiment réacteur, avant la réhabilitation du site, qui pourra alors être affecté à un autre usage industriel.
30 années de travaux pour le démentèlement
Hors interruptions, le démantèlement de la centrale aura demandé près de 30 ans de travaux. Ce chantier, "est une première", a expliqué le directeur du site. "Non seulement c'est un prototype mais en plus c'est une filière complexe et spécifique sur laquelle on n'a pas de retour d'expérience ou de durée éprouvée des cadences".
Coût du démentèlement estimé à 480 millions d'euros
Le responsable n'a pas voulu donner de coûts du démantèlement. "Ce que nous impose la loi, c'est d'avoir des provisions, des capacités financières pour le démantèlement. On se conforme à la loi", a t-il ajouté. En 2005, la Cour des comptes avait estimé le coût du démantèlement de Brennilis à 482 millions d'euros, soit 20 fois plus qu'estimé en 1985. Une des plus vieilles centrales nucléaires françaises, la petite unité des Monts d'Arrée a définitivement arrêté de produire le 31 juillet 1985.