L'Agence de sûreté nucléaire refuse le dossier déposé l'an dernier par EDF en vue du démantèlement total de la centrale nucléaire de Brennilis. Ca promet, car cette centrale doit servir de test pour les autres déconstructions.
Le gendarme du nucléaire a déclaré que le dossier n'est pas recevable en l'état pour être mis à consultation du public et recommande ainsi qu'il soit complété au préalable. EDF avait déposé ce dossier fin 2011 auprès de l'ASN, conformément à un décret pris en juillet de l'an dernier par le gouvernement. Suivant les termes de ce décret, des travaux de démantèlement partiel de la centrale avaient repris et EDF avait été invité à déposer une demande d'autorisation de démantèlement de l'ensemble du site, y compris le réacteur. C'est ce dernier dossier qui a été rejeté par l'ASN. Doyenne des centrales françaises, Brennilis doit servir de test pour les futures autres déconstructions de centrales.
Prototype mis en service en 1967 et arrêté en 1985, la centrale est l'unique exemple industriel français de la filière nucléaire à eau lourde, ensuite abandonnée au profit des centrales à eau pressurisée. Le démantèlement partiel avait été autorisé en 1996 mais avait été gelé, sous pression d'associations antinucléaires, par une décision du Conseil d'Etat de 2007 annulant un décret de 2006 qui autorisait le démantèlement total. Concernant le démantèlement partiel du site, l'ASN estime qu'EDF "a bien préparé et bien engagé la reprise des opérations".
Ecoutez René-Pierre Bolan, membre de l'association écologiste "Bretagne Vivante"