Chevaux mutilés: une mère et sa fille convoquées au tribunal après avoir contrôlé des automobilistes

Le parquet du tribunal judiciaire de Quimper a voulu « marquer le coup » après des faits de contrôles illicites sur la voie publique. Une mère et sa fille, propriétaires de chevaux, avaient arrêté des automobilistes, armes à la main, le week-end dernier à Rosporden dans le Finistère.

« C’est une affaire qui n’est pas banale », pour le procureur adjoint au tribunal judiciaire de Quimper, Emmanuel Phelippeau. Dans la nuit de samedi à dimanche dernier, deux propriétaires de chevaux avaient en effet menés des contrôles « sauvages » sur la route près de Rosporden pour démasquer les individus qui se livrent à des mutilations d’équidés dans le secteur.
 
Les victimes, deux jeunes femmes qui revenaient de leur travail à Quimper, tard le soir, avaient été choquées et avaient déposé plainte. La réponse judiciaire ne s’est pas fait attendre.

Ce qui n’est pas banal, c’est d’abord le profil des personnes qui se sont livrées à ces contrôles. Une mère et sa fille, âgées respectivement de 51 ans et 23 ans, sans antécédents judiciaires. Elles s’étaient armées d’une machette et d’un fusil à plomb pour mener à bien leur expédition, comme le précise le procureur adjoint :
 

Nous avons auditionné ces deux personnes hier soir. Elles ont expliqué avoir contrôlé ce véhicule car un signalement avait été diffusé sur les réseaux sociaux avec la plaque d’immatriculation. Elles ont bloqué la voiture en se mettant en travers avec la leur et ont entrepris un contrôle d’identité sauvage.

Emmanuel Phelippeau, procureur adjoint au tribunal judiciaire de Quimper


La gendarmerie avait lancé un appel au calme en début de semaine face à un durcissement de la mobilisation des éleveurs et des propriétaires équins, à bout, après une série de mutilations sur des chevaux dans la région.
   

"Ne pas tomber dans l'anarchie"


Les deux femmes ont donc été convoquées en justice selon la procédure du plaider-coupable. Elles sont poursuivies pour des faits présumés de violences avec armes, en réunion, sans incapacité, ainsi que pour « immixtion dans une fonction publique ».

Pour le procureur adjoint, cette dernière infraction est particulièrement rare et mérite d’être sanctionnée.
 

On a considéré qu’elles se sont substituées aux prérogatives des forces de l’ordre. On ne peut pas tolérer que des gens se livrent à des contrôles routiers. Nous avons voulu marquer le coup dans le but de calmer le jeu et d’appeler la population à respecter certaines règles. Le contexte n’explique pas tout, il ne faut pas tomber dans l’anarchie.

Les deux femmes devront se présenter au tribunal de Quimper le 14 janvier prochain. Elles encourent jusqu'à cinq ans d'emprisonnement, un an de suspension de permis et le versement de dommages et intérêts aux victimes.
 
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