Pour les marins pêcheurs la saison des fêtes, en plein hiver, est une période importante pour leurs revenus. Poissons, crustacés et fruits de mer se transportent et se vendent plus facilement. Mais localement certaines toxines peuvent gâcher la fête.
C'est la tuile pour la vingtaine de bateaux ayant licence pour exploiter les gisements de coquilles Saint-Jacques de l'archipel des Glénan. Le taux de toxines amnésiantes constaté dans la chair des coquilles est trop important pour en permettre la commercialisation pour les fêtes de fin d'année.
Un risque d'intoxication réel
Souvent plus présente après un été ensoleillé, cette toxine diminue généralement avec la baisse de température de l'eau. Mais les prélèvements pour analyses, effectués la semaine dernière, sont 3 à 4 fois supérieurs à la norme sanitaire. Elle est fixée à 20 microgrammes par kilo de chair. Les taux actuels offrent peu d'espoir aux pêcheurs que la campagne puisse commencer pour les fêtes, même si un nouveau prélèvement sera effectué la semaine prochaine.L'intoxication amnésiante par fruits de mer (IAFM) est due à l'acide domoïque généré par certaines diatomées Pseudo-nitzschia observées en différents points du globe. Cette intoxication peut provoquer des troubles digestifs, des troubles neurologiques avec des pertes de mémoire qui dans les cas les plus graves entrainent la mort.
Surveillance constante de la qualité de l'eau
Des prélèvements systématiques et des analyses sont faites par les autorités sanitaires pour éviter les accidents.En baie de Concarneau IFREMER fait des prélèvements tous les quinze jours et toute l'année pour rechercher les micro algues toxiques (pseudo-nitzschia) qui secrètent cette toxine (acide domoïque) ingérée par les coquilles. C'est le laboratoire Labossea qui fait les analyses sur la chair de quelques dizaines de coquilles prélevées spécialement en plusieurs endroits des gisements, pour mesurer la présence ou non de toxine. Si c'est positif elle en mesure précisément la teneur, dans la chair des coquilles.
Pertes de revenus pour les pêcheurs professionnels
Chaque année, en saison d'hiver, la campagne de Saint-Jacques offre une belle bouffée d'oxygène aux revenus des pêcheurs. Vendue l'an dernier entre 3 et 6 euros le kilo, la coquille pèse habituellement autour de 10% du chiffre d'affaires des armements.
La campagne 2019 de pêche des coquilles St-Jacques des Glénan (Concarneau) mise à mal
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