Alors que les commerces de proximité ont déjà souffert de la première vague de Covid-19, ce reconfinement risque de les toucher durablement. Les élus bretons se mobilisent, appellent le gouvernement à davantage de souplesse et demandent la réouverture de ces petits commerces.
En Bretagne, les appels à l’aide de tous bords se multiplient ce week-end.
Ce samedi matin, les maires des huit communes de Brest métropole (Brest, Bohars, Gouesnou, Guilers, Guipavas, Le Relecq Kerhuon, Plougastel Daoulas, Plouzané) ont écrit au premier ministre Jean Castex. Dans leur lettre, ils expriment leur inquiétude face à “cette seconde phase de confinement qui risque d’impacter durablement le commerce local, déjà très fortement touché par la première vague”.
Ce samedi après-midi, l’Association des maires et présidents de communautés de communes des Côtes-d’Armor faisait connaître sa position en faveur de la réouverture des commerces de proximité.
Les maires des #CotesdArmor demandent également la réouverture des commerces de proximité, et la fermeture de certains rayons des hypermarchés https://t.co/aWEBWi96QK
— Thibaud Grasland (@thibaudgrasland) October 31, 2020
Pour que les commerces de proximité restent ouverts
Dans une lettre, co-signée avec six autres députés, adressée au Premier ministre, Thierry Benoit, le député UDI de Fougères (Ille-et-Vilaine) et secrétaire de la commission des affaires économiques, dénonce également la situation des commerces de proximité dits "non essentiels", contraints de fermer jusqu’au 1er décembre.
? Soutien aux commerces de proximité
— Thierry BENOIT (@ThierryBenoit35) October 30, 2020
⤵️ Avec des collègues députés, nous avons écrit au Premier ministre @JeanCASTEX
❓Notre objectif? Proposer d’ouvrir les commerces de centre-ville afin d’éviter une distorsion de concurrence avec la grande distribution & plateformes numériques pic.twitter.com/Czfb9EZG6W
Je ne comprends pas que l’on envoie des consommateurs dans les grands magasins ou vers des plateformes numériques et qu’on les empêche d’aller dans des petites boutiques. Ces dernières sont à même de faire respecter les règles sanitaires.
Le député UDI demande au gouvernement un “ajustement, une adaptation des mesures restrictives dès la semaine prochaine et que le président de la République ait dans sa ligne de mire : l’équité”.
14 maires de Quimper Bretagne Ouest ont également suivi l'élan de solidarité envers les petits commercees et se sont adressés au Premier Ministre. Les signataires réclament la “ré-ouverture raisonnée des commerces de détail non-alimentaire, notamment des coeurs de villes et centres bourgs”.
Un maire morbihannais, celui de Guéméné-sur-Scorff est même allé plus loin dans sa détermination à dénoncer cette inéquité de traitement. Il a pris un arrêté ce samedi pour permettre l'ouverture de tous les commerces de sa ville.
“Les librairies doivent ouvrir”
Parmi les commerces de proximité : les librairies, au coeur des discussions. Comme tous les commerces jugés non essentiels, elles ont fermé leurs portes dès jeudi soir, pour au moins 15 jours. Une fermeture jugée “injuste” pour les libraires qui dénonçaient, vendredi, l’ouverture des centres culturels dans de grandes enseignes telles que Leclerc, la Fnac ou encore Darty.
Une colère entendue par le gouvernement. Dès vendredi soir, Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie a annoncé mettre un terme à cette concurrence déloyale. "Sur mon intervention, et celle de la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, Fnac-Darty et la grande distribution fermeront dès samedi matin leur rayon livres et culture”, a-t-il assuré.
Dans un communiqué de ce samedi, Loïg Chesnais Girard, le Président de la Région Bretagne et Erik Orsenna, de l’Académie Française, demandent à ce que les maires puissent ouvrir "au cas par cas, les librairies qui se seront organisées”.
Les annonces de Bruno Le Maire : “pas la bonne décision”
Les annonces de Bruno Le Maire ne séduisent pas Thierry Benoit, le député UDI de Fougères. “Je ne suis pas certain que ce soit la bonne décision. En fermant les rayons librairies dans les grandes surfaces, on empêche les citoyens d’acheter des livres. Ce n’est pas mieux”.
Un point de vue que partage Simon Uzenat, conseiller municipal et communautaire de Vannes. Dans une lettre adressée au Préfet du Morbihan, il écrit : “Il est à cet égard curieux que la réaction du Gouvernement à l’inégalité manifeste de traitement entre les libraires et les grandes surfaces conduise de fait à interdire la vente de livres, faisant par ailleurs le jeu des grandes plateformes numériques”.