Ce sont deux entrepreneurs bretons qui ont racheté les lieux en 2013. L'hôtel 4* et son restaurant avec vue sur mer ont rouvert leurs portes ce vendredi.
L'origine du lieu remonterait à plus d'un siècle, quand il ne s'agissait alors que d'une maison appartenant à la marine, à la fin du XIXe siècle. Depuis, les militaires en sont partis et le bâtiment a beaucoup évolué, se transformant en hôtel-restaurant. Quand de nouveaux aménagements seront réalisés -dont une avancée en béton construite sur les rochers-, les critiques seront nombreuses et virulentes chez les habitants.
Aujourd'hui, certains s'en souviennent encore : "l'agrandissement qui avait été fait sur pilotis sur les rochers, c'est complètement raté, ça gâche le paysage !", s'exclame Marie-Jo, une Conquetoise croisée dans les rues de la ville. "Ca donne un côté un peu plus moderne au Conquet", pense de son côté Alban, un autre habitant qui buvait un verre en terrasse. "Ca va dynamiser le coin."
En 2006, le Sainte-Barbe ferme. L'hôtel-restaurant est laissé à l'abandon et les lieux sont squattés. En 2013, les Bretons Jean-Marie Chapalain et Guy Diquélou rachètent les murs à la barre du tribunal, charmés notamment par cette terrasse tant décriée auparavant. "On a visité cet endroit ensemble en montant par-dessus les murs un peu comme les squatteurs qui l'occupaient", explique le cuisinier Guy Diquélou. "On l'a visité, on est arrivés sur ce toit et on a trouvé que c'était un endroit magique et que ça valait le coup d'en faire quelque chose. Ça a été un coup de coeur !"
"Si on regarde dans le détail, c'est une architecture qui est proche du bauhaus (courant artistique allemand de la première moitié du XXe siècle mélangeant architecture et design, ndlr) au bout de la pointe Bretagne, donc non, elle ne se fond pas dans le paysage", reconnaît Guy Diquélou. "Elle n'a même rien à voir avec les toits d'ardoise et les pignons blancs. Mais c'est une architecture existante de laquelle on a essayé de tirer le meilleur profil."
Vue sur mer
Etudes, travaux, réaménagement, il aura fallu "trois ans de travaux effectifs" pour transformer ce lieu abandonné -aujourd'hui classé en zone hôtelière- en un établissement haut de gamme. Bavard sur l'histoire, Guy Diquélou l'est beaucoup moins sur l'investissement financier du duo : "ça représente énormément d'argent". Tout juste saura-t-on qu'il faut compter en millions d'euros.L'établissement Sainte-Barbe, c'est désormais un hôtel 4* de 34 chambres avec vue sur mer, pour des tarifs allant de 158 à environ 500€. À cela s'ajoutent spa, jacuzzi, salon de thé et rooftop avec vue sur Béniguet, Molène et Ouessant. Quant au restaurant, il offre quelques tables avec vue sur le port pour un premier menu à 34€. Objectif : attirer une clientèle internationale et d'affaires, sans oublier les locaux : "le restaurant et le bar, c'est d'abord pour les Conquettois et les Brestois".
"On peut critiquer ce qui a été fait, mais ça reste un lieu mythique, exceptionnel, unique. On n'a pas changé le nom de l'hôtel parce que chacun a un lien particulier avec l'hôtel Sainte-Barbe. On ne fait pas une histoire, on ne fait que continuer à écrire une histoire", conclue le cuisinier breton.