Dans une vidéo publiée les réseaux sociaux, une Finistérienne interpelle le gouvernement français sur le manque de moyens à Mayotte, pour faire face à l'épidémie. Deux Brestois originaires des Comores ont rejoint un groupe solidaire, qui informe la population de l'archipel sur le virus.
Ces Bretons ont décidé d'apporter leur soutien à l'archipel des Comores, dans l'Océan indien.
L'archipel englobe l'île de Mayotte, 101e département français, et les trois îles de l'Union des Comores, une colonie française désormaise indépendante.
"Relayer le message d'un département oublié"
Depuis Landerneau (Finistère), Annie Le Merrer lance un "cri d’alerte au gouvernement français sur l’absence alarmante de moyens adaptés" à Mayotte, face à l'épidémie de coronavirus qui touche désormais 74 personnes sur l'île.Dans le 101e département français, la population vit "entassée dans des bidonvilles en tôle, sans eau ni commodités vitales", déclare Annie Le Merrer dans une vidéo postée sur Facebook. "A ce jour, 59% des résidences principales de Mahorais ne sont pas non plus équipées en installations sanitaires de base. Mayotte a aussi un système de santé sous-équipé."
Bien qu'elle ne soit jamais allée sur l'île, elle a rencontré de par son métier de nombreux Mahorais à Brest, avec qui elle est restée très proche. "Les Mahorais m'ont fait part de leur sentiment d'abandon, voire de mépris, ils ont peur de mourir. C'est un département français et ils n'ont pas les mêmes droits. Ils n'ont rien", dénonce la Landernéenne par téléphone. "Je ne pouvais pas ne rien faire."
Le gouvernement demande à ce qu'on soit solidaire, on doit l'être aussi avec Mayotte.
L'île de 256 000 habitants, sans compter la population étrangère arrivée des Comores, ne possède actuellement que 16 lits de réanimation.
Depuis Brest, ils font de la prévention aux Comores
Les îles voisines de l'Union des Comores ne recensent à ce jour aucun cas, mais une contamination est redoutée. Le pays n'a pas suffisamment de moyens face à l'ampleur la crise sanitaire.
A Brest, Abdoulanzize Ahmed Koudra, ancien communicant, et sa fille Hidaya, étudiante à la faculté de médecine, ont voulu faire preuve de solidarité.
Ils ont rejoint le réseau "Solidarité anti-Covid-19", créé par des personnels soignants français originaires, comme eux, des Comores. Le groupe relaie des messages de prévention sur l'archipel en langue française, arabe et mahoraise et informe via une radio en ligne, Hayba FM.
"Nous sommes en contact avec le président de l'Union des Comores pour mettre en place de la prévention", raconte Abdoulanzize Ahmed Koudra, en précisant que la démarche est apolitique.
Le gouvernement des Comores a pris quelques mesures : fermer les mosquées, raccourcir les heures de marchés par exemple. Mais dans l'archipel, "des mesures de confinement total sont impossibles à mettre en place : les gens vont au marché tous les jours pour se nourrir et n'ont pas facilement accès à l'eau", rappelle le Brestois. "D'où l'importance de relayer des messages de prévention."